Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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1984
1984: cela fait déjà plusieurs décennies que l'Oceania est dirigée par un parti unique à la tête duquel se trouve son chef vénéré, Big Brother. Winston Smith, employé ordinaire au Ministère de la Vérité, chargé de réécrire le passé en fonction des instructions du Parti, se pose de plus en plus de question sur le régime en place. Mais comment lutter contre celui-ci quand on est observé continuellement et que n'importe qui peut vous dénoncer à la police de la Pensée?

Difficile de savoir comment aborder une critique de 1984 tant tout a été dit sur le roman de George Orwell, dont le statut de classique signifie que même ceux qui ne l'ont jamais lu ont entendu parler de Big Brother ou de la novlangue. On ne va donc pas chercher l'originalité puisque 70 ans après sa publication, alors que la véritable année 1984 a passé depuis belle lurette, le livre n'a rien perdu de sa puissance.

À travers les yeux de Winston Smith, on découvre une société totalitaire, inspirée entre autre du stalinisme mais qui pousse les curseurs bien au-delà, comme l'explique un des personnages. En dépit de ne pas avoir beaucoup de lois, le Parti flique tous les aspects de la vie des citoyens, les plus jeunes sont encouragés à espionner leurs propres parents, ce qui fait que tous rapports humains normaux, et donc toute véritable réflexion et concertation, sont rendus impossibles. L'Histoire est constamment remodelée pour que la population ne s'interroge pas sur le présent, et le langage est modifié, volontairement appauvri pour supprimer certains concepts ou délibérément contradictoire comme en témoignent des slogans du type "La Guerre est la Paix", "La Liberté est l'esclavage", etc. Pourtant situés au bas de l'échelle, les prolétaires peuvent paraître plus libres, en dépit de leur misère, que les membres du Parti car moins observés, libres d'aller au pub ou d'entretenir de véritables liens, mais ils sont finalement tout aussi embrigadés que les autres, poussés à ne s'intéresser qu'à des choses futiles pour ne pas se révolter et éliminés s'ils se montrent trop intelligents.

Le roman est délibérément pessimiste puisqu'il décrit l'échec de Smith à s'extraire du système, que ce soit par la révolte ou par le sacrifice de sa vie, et le peu que l'on apprend de l'Eurasia et de l'Eastasia laisse penser que fuir l'Océania ne permettrait même pas d'atteindre des contrées où la vie est meilleure. Néanmoins, l'appendice explicatif sur la novlangue brouille les pistes puisqu'il ne semble pas s'agir d'un simple exposé informatif de l'auteur mais est rédigé au passé, comme si le sujet du chapitre appartenait à une époque révolue.

Même si 1984 décrit une société jusqu'au-boutiste dans son totalitarisme et finalement trop stérile pour qu'on l'imagine durer sans finir par s'effondrer, contrairement aux propos confiants d'O'Brien, le roman reste toujours d'actualité et pertinent, car sa base n'était déjà pas détachée des réalités de l'époque de sa rédaction, et les moyens de surveillance et de désinformation n'ont fait que se perfectionner avec le temps.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 16 Mars 2019, 13:50bouillonnant dans le chaudron "Littérature".