Né d'un inceste, fils d'un père lâchement assassiné, Hrolf n'en parvient pas moins à devenir un roi sage, autour duquel se pressent de grands guerriers n'hésitant pas à accomplir toutes sortes de prouesses.

À la base, La Saga de Hrolf Kraki est une saga dont on fait remonter la rédaction au XIVe siècle. Ce n'est cependant pas de la version d'origine dont je vais parler mais de sa réécriture par Poul Anderson dans les années 70.

De ce que je peux en juger, l'auteur reprend le plan de la saga, mais la restitue sous forme plus romanesque, comble certains trous, et s'amuse à faire apparaître un certain Beowulf au détour d'une page.

Ce dont on s'aperçoit vite c'est que le Hrolf Kraki du titre prend son temps avant d'occuper le premier plan: on se penche d'abord sur la génération précédente, puis sur quelques champions qui vont se mettre à son service et pendant un bon moment, on sait juste de lui qu'il est un bon roi qui remporte des victoires. Il faut attendre le dernier tiers pour le voir agir lui-même, notamment en allant enfin chercher réparation du meurtre de son père (qui n'est pas que son père). Un peu comme le roi Arthur qui n'a pas la vedette dans tous les récits du mythe arthurien, et d'ailleurs la démarche de Poul Anderson n'est pas sans rappeler les nombreuses réécritures plus contemporaines des aventures des chevaliers de la Table Ronde.

Bien que le caractère des personnages ne soit pas toujours franchement séduisant (mention spéciale à ce titre pour Helgi et Hjalti), on est vite entraîné dans cette suite d'aventures épiques avec ce qu'il faut de combats et de magie, et ce livre peut être un bon point d'entrée avant de se lancer dans les sagas proprement dite.