John Luther et sa nouvelle collègue Catherine Halliday sont à la recherche d'un tueur en série. Leur enquête est compliquée par le gangster George Cornelius qui soupçonne Luther de savoir quelque chose sur la disparition de son fils, et la réapparition d'Alice Morgan.

Après une très brève saison 4 dont je n'ai pas gardé un grand souvenir (Rose Leslie assistait Luther, John Heffernan mangeait des gens et voilà...), Neil Cross, Idris Elba et quelques autres rempilent pour ce qui ressemble fort à un chant du cygne.

Ce n'est pas sans plaisir au départ que l'on retrouve un Luther toujours borderline, d'autant qu'Alice, censée être morte, va beaucoup mieux. En quatre épisodes, on enchevêtre donc la traque d'un nouveau serial-killer et l'affrontement entre Alice et Cornelius avec notre brave policier entraîné dedans. Malheureusement, Neil Cross n'arrive pas vraiment à faire cohabiter les deux intrigues, quand bien même elles se font écho.

Difficile en effet de ne pas voir un parallèle entre le couple formé par Vivien (Hermione Norris) et Jeremy Lake (Enzo Cilenti) et le duo Luther/Alice. Vivien s'imagine qu'avec de l'organisation et du sang froid, elle peut aider son mari à ne pas se faire prendre quand il se laisse aller à ses pulsions meurtrières, à condition que celui-ci fasse un effort pour les contrôler... effort qu'il n'accomplit pas. Luther, de son côté, a pu bénéficier de l'aide très particulière d'Alice et s'est permis de se rapprocher d'elle, mais cette saison rappelle opportunément que la jeune femme est une véritable psychopathe qui cause finalement plus d'ennuis qu'elle n'en résout, et l'entourage de Luther le paie au prix fort. Et en fin de compte, Vivien et Luther ne sont pas forcément beaucoup moins dérangés que ceux qu'ils protègent. Sur le papier, c'est très bien, mais Luther est trop détaché de l'intrigue liée aux Lake. Cela permet à Catherine (Wunmi Mosaku), sa nouvelle assistante, de briller, et alors qu'on la présentait comme la bonne élève mal préparée mais taillée pour grimper les échelons sans effort, le personnage montre qu'elle a de la ressource et pas mal de potentiel.

Et il en faut, car elle est souvent bien seule pour coincer Lake, Luther étant trop occupé par Alice et Cornelius. Jusque-là, le talent du personnage-titre pour mettre les criminels hors d'état de nuire permettait de ne pas être trop regardant sur ses méthodes et ses failles de personnalité, mais ici il n'apparait pas comme spécialement compétent et il est difficile de compatir à ses problèmes quand des personnages sympathiques paient l'addition.

Il y a quelques bons moments de tension, et les acteurs font très bien le boulot, mais on a l'impression que Neil Cross est largement arrivé au bout de ce qu'il pouvait faire avec ses protagonistes. Si la fin de saison fait office de fin de série, ce serait probablement raisonnable.