Wilkes, un tueur à gages, doit traverser Los Angeles avec le corps de sa victime. La nuit d'Halloween lui donne l'occasion de se balader dans les rues sans que son étrange colis détonne dans le paysage, mais un quiproquo complique la situation.

Peu après une première saison de Castle Rock guère convaincante, Hulu rempile pour une nouvelle anthologie horrifique, cette fois-ci à raison d'une histoire par épisode, et avec l'appui de Blumhouse, boite derrière pas mal de récents succès publics du cinéma d'épouvante de ces dernières années. Le principe? Un épisode correspond à une fête du calendrier, chaque épisode étant délivré le mois de la fête en question (pourquoi ne pas avoir carrément visé la date exacte, du coup?). Voilà qui change donc des diffusions hebdomadaires ou du binge-watching.

On ouvre le bal en octobre, donc sans surprise avec une histoire ayant Halloween pour toile de fond, avec Paul Davis et Paul Fisher à l'écriture et à la réalisation. The Body n'est pas vraiment inédit, puisque c'est le développement d'un court-métrage que les deux compère ont signé il y a quelques années. Les histoires de cadavres encombrants ont un bon potentiel pour le suspense et l'humour noir, néanmoins ici, il faut se demander si c'était une bonne idée d'étirer l'intrigue sur plus d'1h20.

On ne s'ennuie pas vraiment, mais pour tenir sur la longueur, les scénaristes ont recours à des péripéties peu crédibles, même si l'on accepte d'entrée de jeu d'assister à une succession de malentendus et de faux-pas qui vont aller crescendo. Le problème vient principalement des personnages: d'un côté, on a Wilkes, tueur froid et implacable mais qui va commettre des erreurs de débutants juste pour ménager des twists, en face, le comportement de Maggie est difficilement compréhensible, et les autres personnages que l'on suivra durant cette soirée de cauchemar sont tellement idiots et antipathiques que l'on a du mal à s'inquiéter pour eux.

The Body n'est pas dépourvu de qualité: Tom Bateman s'en sort fort bien dans le rôle du tueur malgré un scénario qui par moment le dessert, et la mise en scène parvient à instaurer par moment une ambiance bien sympathique, aidée en cela par la musique des Newton Brothers. Enfin, l'épisode n'hésite pas dans ses dernières minutes à offrir quelques effets gores de bon aloi.

La pertinence d'une durée aussi longue pour chaque histoire ne saute donc pas aux yeux pour cette entrée en matière, qui sans être honteuse ne fait pas bouillir d'impatience de découvrir la suite. Ce qui n'est pas plus mal, vu le laps de temps entre deux épisodes.