Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Long Firm (2004)
Harry Starks, gangster londonien, est plein d'idées, qu'il s'agisse d'élargir ses affaires à un niveau moins local, de faire marcher son club le Stardust ou encore de s'évader de prison. Quatre personnes d'horizon bien différents vont se retrouver bon gré mal gré entrainées dans ses intrigues.

Il y a un peu plus de dix ans, je découvrais l'existence de Mark Strong en allant voir Stardust au cinéma. Un tour sur IMDB plus tard, je me suis aperçue que je l'avais déjà croisé dans Oliver Twist, mais allez savoir pourquoi il ne m'avait pas tapé dans l’œil à ce moment-là. Quoiqu'il en soit, décidée à explorer sa filmographie plus en détail mon regard s'est arrêté sur The Long Firm, une mini-série de la BBC où il tenait carrément la vedette et qui jouissait d'une bonne réputation. Et pourtant, comme souvent, le visionnage a été repoussé (je vais d'abord voir ce qui est disponible en France... et il faut d'abord que je regarde cette série... et il y a ça, et ça et ça...). Bref, une décennie après et la lecture du roman de Jake Arnott dont est tiré The Long Firm plus tard, j'ai enfin maté le bestiau (je parle du dvd et non de Mark Strong).

Au niveau de la mise en scène et de la photo, l'adaptation a pas mal vieilli. Elle date de 2004, une période où on commençait à avoir un peu plus d'ambition à ce niveau: la même année sur la même chaîne,North and South avait plus belle allure, tandis que The Long Firm donne parfois l'impression d'appartenir à la même époque que House of Cards pourtant diffusée une décennie plus tôt, époque à laquelle on misait généralement sur le script et l'interprétation pour compenser une réalisation sans grand relief. Ce qui tombe bien c'est que de ce point de vue la mini-série à de quoi se défendre.

En terme d'adaptation, Joe Pendhall se montre très fidèle au roman d'Arnott, à trois décisions majeures près: tout d'abord, suppression de la partie mettant en scène Terri, bien qu'on retrouve casés ailleurs quelques passages notables comme l'explication de l'arnaque qui donne son titre à l’œuvre et la fameuse scène du tisonnier chauffé à blanc. Ensuite, on a interverti l'ordre entre l'histoire de Ruby et celle de Jimmy, un choix plutôt étrange celui-là puisque cela donne l'impression que le Stardust ne fait vraiment pas long feu. Enfin, on évacue de l'épisode sur Jimmy beaucoup d'éléments historiques: plus de jumeaux Krays, et le personnage central est ici entièrement fictif et non plus Jim the Hat. Du coup, la conclusion de cette partie semble légèrement abrupte et sortie de nulle part. Néanmoins, on a su garder tout ce qui faisait le sel du roman, notamment la peinture des années 60 et 70, bien que pour une question de budget (extérieurs réduits et illustration musicale décevante en regard du potentiel offert par l'époque) il faille attendre la deuxième moitié de la série pour sentir une véritable évolution culturelle.

Chaque épisode bénéficie d'un bon acteur pour incarner celui qui sera confronté à Harry Starks, avec Derek Jacobi pour ouvrir le bal (le milieu dont est issu le personnage et l'usage intensif de la voix-off contribuent d'ailleurs au départ à rappeler House of Cards mais chaque partie a une tonalité différente). Néanmoins, c'est vraiment la série de Mark Strong et c'est lui qui s'offre la part du lion en campant un gangster menaçant, bipolaire, imprévisible, finalement manquant de succès sauf pour organiser sa sortie, mais pouvant également montrer un côté grand enfant émerveillé quand on le met devant son film favori ou qu'on lui fait rencontrer son idole. Le genre de rôle pour lancer sérieusement une carrière et montrer que l'on peut porter une œuvre sur les épaules, au risque de se retrouver catalogué (mais ça va, malgré tous ses rôles de méchants, Strong a finalement une filmo des plus variée).

Si elle accuse son âge sur la forme, cette adaptation continue donc néanmoins de valoir le détour pour le portrait fascinant et impeccablement servi de son personnage principal.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 3 Septembre 2018, 19:24bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".