Alors que Richard Burton essuie un nouveau refus quant à son projet d'une expédition en Afrique, il tombe en compagnie de son ami Algernon Swinburne sur un étrange homme mécanique extrêmement perfectionné. Cette rencontre incongrue l'aiguille vite sur la piste de Charles Babbage, mais l'explorateur ne se doute pas encore qu'il va se retrouver confronté à un complot aux ramifications complexes.

Après un premier volet nous plongeant dans une uchronie d'un XIXe siècle où le règne de Victoria a été prématurément interrompu et où une frénésie d'inventions a profondément changé le paysage, on retrouve le duo formé par Richard Burton et Algernon Swinburne pour une nouvelle aventure, dont on perçoit assez vite qu'elle n'est pas tout à fait indépendante de la première.

On ne peut en tout cas pas dire qu'il fasse bon vivre dans cet univers alternatif, malgré ses inventions extraordinaires, d'autant que peu semble être fait au niveau de l'aménagement urbain pour les accueillir. La politique de Palmerston bifurque également puisque la Grande-Bretagne soutient les Confédérés durant la Guerre de Sécession, et le monde encore plus chaotique que le nôtre qui émerge de tout cela donne la mauvaise impression d'aller tout droit dans le mur.

C'est d'ailleurs ce qui ressort de l'enquête de Burton, l'idée qu'une Guerre Mondiale pend au nez des personnages, et bien plus tôt qu'un 1914, mais pour y arriver on se perd un peu dans une enquête tarabiscotée inspirée de l'Affaire Tichborne, qui fit sensation sous l'ère victorienne mais qu'on a un peu oublié de nos jours.

À cela s'ajoute un nouveau jeu temporel et le résultat est légèrement confus tandis que l'Homme mécanique du titre est très vite amené au second plan, au point où l'on se doute que c'est pour mieux lui faire jouer un rôle-clé pour la fin, mais difficilement prévisible, il faut l'admettre.

Le troisième tome annonce une nouvelle expédition vers la source du Nil, ce qui ne manque pas d'intérêt, mais il faut espérer que le résultat soit un peu moins décousu.