Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Close to the Enemy
Londres, 1946. Le capitaine Callum Ferguson a six jours pour convaincre un scientifique allemand de travailler pour le Royaume-Uni afin que ce dernier ne reste pas à la traîne des États-Unis et de l'URSS militairement parlant. Alors que Ferguson, le scientifique et la fille de ce dernier sont installés dans un superbe hôtel, la mission du brave capitaine est compliquée par l'enquête d'une employée du bureau chargé d'enquêter sur les crimes de guerre.

Close to the Enemy partait a priori avec toutes les cartes en main pour me plaire: une mini-série de la BBC où, quasiment chaque fois qu'une porte s'ouvre, elle est franchie par une actrice ou un acteur que j'apprécie, un contexte intéressant (l'Angleterre de l'immédiate après-Guerre), de l'espionnage, des dilemmes moraux... Il y avait néanmoins un point qui me chiffonnait: ce programme de luxe était écrit et réalisé par Stephen Poliakoff. Le nom n'évoquera pas forcément grand chose ici, mais apparemment, il est connu et respecté outre-manche. Malheureusement, mes deux précédentes expériences avec lui m'ont laissé un sentiment mitigé.

La première fois, c'était avec Glorious 39, un film qui lui aussi partait avec toutes les cartes en main, notamment un casting de folie (Romola Garai, David Tennant, Christopher Lee, Bill Nighy...), un petit aspect hitchcockien, mais qui partait complètement dans le mur dans le dernier tiers. Puis il y a eu Dancing on the Edge, une mini-série avec pas mal d'atouts également mais qui ne laissait pas un grand souvenir, hormis celui d'un épisode final totalement inutile qui ne semblait offert par la production que parce qu'il y avait un grand nom derrière la caméra, et qui donnait une touche chichiteuse à une œuvre qui sans être extraordinaire se laissait suivre. Hélas, Close to the Enemy m'a encore plus agacée.

On retrouve certains éléments des œuvres précédemment citées: le grand hôtel londonien avec orchestre de jazz intégré, les questionnements sur le rôle de la grande bourgeoisie et de l'aristocratie britanniques alors que la Seconde Guerre Mondiale approchait, mais la sauce ne prend pas, car trop de scènes empêchent de croire à ce que Poliakoff essaie de raconter. Oui, Ferguson doit faire preuve de séduction pour convaincre Koelher de travailler avec lui, mais il est difficile de croire qu'à aucun moment, personne n'ait envie d'envoyer ce dernier sur les roses, lui et sa fille, alors qu'il vient d'un pays vaincu. Il est d'ailleurs étonnant que dans aucune des interactions des Koelher, ceux-ci ne se retrouvent en butte à une véritable hostilité (Lotte est montrée en train de jouer avec des gamins plus tard dans l'histoire, est-il crédible qu'en 1946, dans un quartier encore à moitié détruit, des mômes de dix ans soient aussi accueillants vis-à-vis d'une Allemande? C'est trop beau pour être vrai).

Jim Sturgess n'a pas le charme qu'est censé exercer Callum de toute façon et la plupart de ses scènes, quand il essaie de jouer les durs ou les séducteur, tombent à plat. De plus, tout le monde a l'air de savoir qu'il travaille pour les services secrets, un as. Quant à son frère, je suppose qu'on est censé le trouver attachant et compatir à ses problèmes, mais le côté "petit génie incompris à cause d'un comportement erratique dont il n'est pas responsable" le rend surtout pénible et là encore, comment croire à une scène où Freddie Highmore met en déroute une demi-douzaine de chemises noires rien qu'en agitant ses petits poings? Comment imaginer quelqu'un laisser sa fille en compagnie d'un bonhomme tel que Mr Emmanuel, dont l'aspect glauque dès la première fois qu'il croise Lotte est tellement outré que l'on ne sait pas si l'on doit en rire?

Les interprètes se dépatouillent avec plus ou moins de bonheur de dialogues artificiels et de situations qui les rendent de plus en plus irritants. Alfred Molina et Lindsay Duncan sont ceux qui s'en sortent le mieux, Jim Sturgess, comme mentionné plus haut, est si peu crédible qu'il en devient rapidement insupportable et la plupart des membres de la distribution apparaissent sans que l'on fasse grand chose de leurs personnages (l'actrice interprétée par Charity Wakefield: quel est son impact par rapport au temps qu'on lui consacre?).

Alors oui, c'est joli à regarder. C'est sophistiqué. Sur la forme en tout cas, car sur le fond, tout cloche. On peut saluer le fait que Poliakoff écrive des scénarios originaux plutôt que d'adapter des romans existants, mais peut-être aurait-il besoin d'être mieux assisté.

Bref, ce n'est pas Close to the Enemy qui me réconciliera avec lui. Un jour ou l'autre, je tenterai The Lost Prince dont le thème m'intéresse, mais j'en resterai là.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 18 Mai 2018, 12:00bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".