Will, un jeune voleur désireux d'accéder à la postérité, voit sa vie être bouleversée quand il s'empare d'un objet encore plus précieux que ce qu'il imaginait. Flanqué brusquement de deux compagnons mystérieux qui lui en disent le moins possible, Will va néanmoins découvrir qu'il est au centre d'une prophétie, mais celle-ci est bien vague.

Un orphelin, une prophétie (la prophétie Norrington!), des mentors plus ou moins commodes qui font de la rétention d'informations... Rien de neuf sous le soleil a priori, mais si ce premier tome de La Guerre de la Couronne, signé Michael A. Stackpole, connu surtout en France pour des romans de l'Univers Étendu de Star Wars ne bouleverse en rien le genre, il arrive à l'occasion de tirer son épingle du jeu.

Au niveau des seconds couteaux davantage que pour Will, qui s'avère assez agaçant. Le rôle d'Élu d'une prophétie (si c'est bien ce qu'il est) n'est jamais facile à porter, mais le personnage navigue entre une immaturité et un égoïsme (compréhensible vu ses conditions de vie) pénibles et une importance qu'on lui accorde vite et à laquelle on a du mal à croire. Certains personnages secondaires s'en tirent du coup mieux, tel Kerrigan, l'apprenti-mage extrêmement doué dans son domaine mais qui galère dans tous les autres, mais qui au moins fait des efforts, ou le général Adrogans, plus intéressant que ses premières apparition en héros arrogant mais potentiellement surestimé laissent croire.

Quelques répliques laissent espérer quelque chose de plus complexe que la situation que l'on a sous les yeux pour l'instant (une méchante très méchante), le vocabulaire "fantasy" est parfois superflu (pourquoi parler de magick plutôt que de magie, tout simplement, puisque l'auteur est loin d'avoir imaginé un concept nouveau?) mais cette ouverture est plutôt agréable.