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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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La Forme de l'Eau
Femme de ménage muette employée dans un laboratoire gouvernemental, Eliza Esposito mène une existence solitaire, avec pour seule compagnie son voisin Giles et sa collègue Zelda. Un beau jour, le laboratoire accueille un nouveau sujet d'études.

Guillermo del Toro a tellement de projets sur le feu qui ne se concrétisent pas ou sont renvoyés aux Calendes Grecques (son adaptation des Montagnes Hallucinées, sans parler de 3993 qui semble tombé dans les limbes de l'oubli, pour n'en citer que deux) que c'est toujours un plaisir quand il livre un nouveau film, même si ce n'est pas celui que l'on attendait le plus. Pour ne rien gâcher, La Forme de l'Eau arrivait avec des échos extrêmement positifs et quelques prix prestigieux en poche.

Néanmoins, alors que je regardais le film se dérouler sous mes yeux, l'impression de rester à la porte se faisait de plus en plus présente. Pourtant, il n'y a rien de fondamental à lui reprocher: la direction artistique, du laboratoire aux appartements d'Eliza et Giles en passant par la reconstitution des années 60, est impeccable, les acteurs sont tous parfaits (mention spéciale à Sally Hawkins et Michael Shannon en grand méchant tandis que Richard Jenkins et Michael Stuhlbarg sont assez touchants dans leur rôle respectif), l'histoire est jolie sans pour autant occulter la violence, les protagonistes sont attachants et on sent que le réalisateur aime sa créature. Mais j'avais l'impression de regarder un best-of del Toro sans que la sauce prenne totalement.

Lorsque j'étais allée voir Crimson Peak (que j'apprécie beaucoup bien qu'il ait l'air assez mal aimé), j'avais été étonnée, mais amusée de voir que les blessures marquantes des personnages étaient les mêmes que celles que l'on pouvait voir dans L'Échine du Diable ou Le Labyrinthe de Pan. L'auto-citation ne m'avait pas dérangée, mais pour La Forme de l'Eau, j'ai eu l'impression que del Toro mixait ses thèmes fétiches, mais pas avec plus de réussite. La romance entre une humaine et une créature fantastique fait penser à Hellboy, quant à Strickland, c'est tout simplement Vidal transposé dans un autre contexte: même brutalité au service de l'ordre établi, même principes pseudo-virils idiots, une blessure répugnante qu'il soignera à sa manière, et la fin du film, sans être totalement identique, rejoint finalement sur beaucoup de points celle du Labyrinthe de Pan.

Au fond, pourquoi pas? Il n'y a pas de mal à avoir ses sujets de prédilections, à être fasciné par certaines choses et être cohérent dans sa manière de représenter le mal. Si retrouver toutes les spécificités de l'univers de del Toro m'a fait plaisir dans Crimson Peak, pourquoi cela n'a-t-il pas fonctionné ici? Parce que je suis davantage fan des récits gothiques, aussi téléphonés soient-ils, que des films de monstre? Parce que même si les personnages étaient bien mignons, je n'ai pas été tourneboulée par la relation entre Eliza et la Créature, que je n'ai pas trouvé si bien mise en place que cela? Parce que la lassitude a laissé place au plaisir de retrouver un univers familier malgré un cadre différent?

Le prochain film du réalisateur m'apportera peut-être une réponse. Pour autant, je n'ai pas eu l'impression que Del Toro manquait d'inspiration ou se contentait de reproduire mécaniquement ce qui est devenu sa marque de fabrique comme on le reproche à Tim Burton depuis quelques années déjà. En attendant, je range La Forme de l'Eau dans la catégorie des films qui n'ont rien de franchement mauvais mais auxquels je reste simplement hermétique.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 23 Février 2018, 09:55bouillonnant dans le chaudron "Films".