Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore

Potion précédente-Potion suivante
Knightfall, saison 1
Quinze ans après avoir perdu le Graal en fuyant Acre, Landry et ses collègues Templiers sont remis sur la piste de la précieuse coupe. Pendant ce temps, Philippe le Bel, conseillé par Guillaume de Nogaret, cherche à marier sa fille Isabelle.

Chaque année ou presque, il y en a une. Une série historique ou tout du moins en costumes, où rien ne fonctionne. "C'est tout de même moins pire que The Bastard Executioner" est le slogan le plus accrocheur que l'on pourrait trouver pour Knighfall. Pourtant, une série sur les Templiers, leurs relations avec Philippe le Bel, leur puissance et leur chute aurait pu être passionnante. Hélas, pour ne pas trop compliquer les choses on se lance dans une histoire fantaisiste, mais qui surtout tombe à chaque fois dans les travers les plus simplistes et les vieilles tartes à la crème. Parce que cela parle de Templiers, on se croit visiblement obligé de coller une sous-intrigue sur le Graal, comme dans la moindre petite davincicoderie, qui ne se tient pas qui plus est. Parler de l'importance accordée aux reliques à l'époque, cela n'était pas une idée idiote. Mais il faut forcément que ce soit le Graal, parce que le spectateur connait, parce qu'on l'associe aux Templiers, et c'est partie pour de l'ésotérisme à deux sous.

Si l'on s'attend à un peu de rigueur d'un point de vue historique, sans que cela empêche de prendre des libertés (comme je l'ai déjà dit, s'il est amusant et nécessaire de démêler ensuite le vrai du faux quand on regarde une fiction historique, il n'est pas intéressant de juste reprocher à un événement de ne pas s'être passé comme cela, mais beaucoup plus de comprendre ce qui à pousser les scénaristes à faire des choix, quitte à les trouver complètement idiots après analyse), ici, à part le nom de personnages ayant réellement existé, c'est du grand n'importe quoi, aussi serait-il plus court de faire la liste des faits avérés que des inventions. Compte tenu de la réputation de la chaîne History, cela dit, cette fiction n'est pas forcément plus aberrante que leurs documentaires.

Cela pourrait être pardonnable et être acceptable comme un gros délire délibérément anachronique si le spectacle, aussi éloigné d'une quelconque réalité, était au moins de qualité. Malheureusement, à part une reconstitution de Paris loin d'être honteuse, rien ne prend. Pour commencer, les personnages, que l'on voudrait complexes, sont brossés à gros traits: le héros est censé être valeureux mais est l'amant de la reine Jeanne, que voulez-vous, l'amour ne se commande pas, Philippe le Bel, qui le considère comme son ami au départ, va évidemment mal prendre d'être trompé et est montré comme quelqu'un de faible et influençable, et Nogaret est le fourbe conseillé de service, athée et qui ne le cache même pas. Comme souvent, le personnage athée est forcément cynique et n'a pas de valeurs, bonjour la caractérisation.

Landry est peu attachant et Tom Cullen a beau prendre une grosse voix, il manque de charisme. On en arrive d'ailleurs au point, en fin de saison, de vouloir que ses ennemis gagnent, non pas parce qu'ils sont plus stimulants à regarder mais parce que finalement, on ne voit pas en quoi les reproches qu'ils font à son égard sont infondées. Dans l'ensemble, les acteurs n'ont pas l'air d'y croire, ce que l'on comprend et s'il est amusant de croiser des rescapés de Downton Abbey, heureusement qu'on les a vu meilleurs ailleurs.

La mise en scène tente bien de lorgner au départ sur celle de Kingdom of Heaven sans en avoir les moyens, mais elle se révèle très molle et malgré quelques scènes joyeusement ridicules, n'arrive pas à rendre le récit rythmé et à le faire tomber dans le grotesque, mais un grotesque réjouissant à suivre.

De ce point de vue, le dernier épisode de la saison offre tout de même du lourd. Au point de presque souhaiter un renouvellement pour découvrir ce que les scénaristes oseront concocter (il y a un boulevard pour bien rigoler avec le destin du bébé, mais iront-ils jusque-là?).
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 9 Février 2018, 12:34bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".