Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Godless
Blessé après un affrontement avec Frank Griffin et sa bande de desperados, Roy Goode est recueilli par Alice Fletcher, une éleveuse de chevaux qui vit dans les environs de La Belle, petite ville dont la population masculine a été quasiment anéantie par l'effondrement d'une mine.

Godless est une mini-série (ou série? Les sept épisodes n'appellent pas vraiment de suite) scénarisée et réalisée par Scott Frank, qui portait le projet depuis apparemment pas mal d'années bien qu'à la base il envisageait plutôt un film. Bref, le résultat arrive finalement sur Netflix, mais il faut peut-être prévenir qu'il est légèrement vendu comme quelque chose qu'il n'est pas et que la confusion pourrait finalement apporter à Godless des reproches qui sont sans rapport avec ses qualités propres.

La promotion a ainsi fait la part belle au rôle importants des femmes dans l'intrigue, et la tagline annonçait "Bienvenue dans un monde sans hommes". Or, même sans compter Roy et ses poursuivants, on découvre vite qu'il n'y a pas vraiment absence de figures masculines à La Belle, et qu'ils ne se contentent pas de jouer les seconds couteaux. Certes, ils sont soient vieux, soient jeunes et inexpérimentés, soit esquintés, mais ils ont leur propres défis à relever comme le shériff qui perd la vue ou son adjoint amoureux (Thomas Brodie-Sangster, dont le portrait semble avoir cessé de vieillir à sa place puisqu'il a désormais un duvet sur la lèvre supérieure).

Ce ne sont pas non plus les femmes dégourdies qui manquent, il faut tout de même le reconnaître, avec en tête Maggie et Alice Fletcher (Michelle Dockery bien loin de Downton Abbey). Néanmoins, tout est finalement d'un grand classicisme: personnage pris à tort pour un lâche et qui fera ses preuves, ancien hors-la-loi qui tente de fuir son ancienne vie alors que son ancien chef et père adoptif ne l'entend pas de cette oreille, mère-courage, duel final... Malgré un début décousu et une certaine lenteur (paradoxalement, le dernier épisode d'1h20 est celui qui passe le plus vite), Godless offre une galerie de personnages attachants et quelques séquences mémorables, comme l'assaut de l'hôtel.

On n'hésite pas à malmener les personnages, les blessures par balle ne manquent pas et l'on peut mourir parfois aussi brusquement que bêtement. Cependant, l'ambiance est loin d'être aussi crade que dans un Deadwood. On a aussi un peu de mal à situer les lieux les uns par rapport aux autres, ce qui n'aide pas toujours à suivre les déplacement de Griffin ou de Bill et leur position par rapport à La Belle.

Godless peut donc décevoir, voire irriter si l'on espère y trouver ce que la stratégie marketing promettait. Mais on sait qu'entre les intentions d'un auteur, le résultat, et la façon dont on va vendre son œuvre, il y a un décalage plus ou moins important, et qu'au final, il faut juger ladite œuvre sur ce qu'elle propose et non sur ce que l'on rêverait d'y voir. Or, si Godless ne révolutionne pas du tout le western et n'est pas non plus le "No Man's Land" annoncé, le spectacle est suffisamment solide et bien interprété pour le suivre avec grand plaisir.

potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 27 Novembre 2017, 11:27bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".