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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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American Horror Story saison 7: Cult
Ally, restauratrice vivant avec sa femme et son fils, voit ses nombreuses phobies s'accentuer avec l'élection de Trump et le climat délétère qui s'instaure dans la foulée. Ses problèmes ne sont cependant pas uniquement d'ordre psychologique, car elle a de bonnes raisons d'avoir peur alors qu'un culte mystérieux et violent commence à faire de sa vie un enfer.

Il y a un peu plus de deux mois, j'accueillais le premier épisode de Cult avec de nombreuses réserves mais également l'espoir de voir repartir la série, non pas du bon pied, mais au moins sur de meilleurs rails que la très ratée Roanoke. À l'issue des onze épisodes, je pense que Cult est largement aussi mauvaise, mais pour des raisons différentes.

Alors que Roanoke avait été incapable de maîtriser la forme choisie, Cult revient à plus de classicisme, en évacuant toutefois, une fois n'est pas coutume, toute dimension fantastique. Les précédentes saisons ont toujours eu du mal à tenir sur la longueur, partaient dans toutes les directions quitte à abandonner des personnages en chemin et s'en débarrasser honteusement. La saison 7 souffre de ce défaut, mais Murphy a décidé de lui donner un ton nettement plus satirique, or la satire est un exercice délicat, et rien dans les onze épisodes que l'on nous offre ne correspond à cet adjectif.

S'il y a des scènes gores, oubliez l'espoir d'avoir droit à quelques frissons. Les personnages et leurs actions sont bien trop grotesques pour convaincre, et la dimension caricaturale volontairement donnée entre Ally, la bourgeoise gauche caviar fragile et Kai, le troll voyant dans le chaos suscité par l'élection de Trump l'occasion de donner libre cours à sa violence et son désir de manipuler les gens ne peut déboucher que sur une fin prévisible.

Malgré cela, le propos est confus car Murphy semble vouloir à la fois dénoncer les cultes dans leur ensemble, le militantisme de salon bien intentionné mais hypocrite, les jeunes adultes qui ne pensent qu'au travers des réseaux sociaux... On a aussi l'impression que le scénariste se veut féministe, mais alors c'est un féminisme du niveau de celui de Salem, autrement dit qui ne fait que conforter les fantasmes les plus absurdes de ses détracteurs (l'épisode consacré à Valerie Solonas est à ce titre douloureux à regarder (et pas qu'à cause du jeu d'actrice de Lena Dunham), et sa fin pourrait à la limite le sauver - on laisse penser que ce qui a précédé n'était qu'un récit peu fiable - si la suite ne confirmait pas que dans le cadre de la série, ce qu'il dépeint est censé s'être passé). De temps en temps, on effleure quelque chose de juste mais ce n'est jamais suffisamment fouillé.

Difficile de critiquer les acteurs, dont aucun ne brille mais qui ne peuvent guère défendre des personnages mal écrit. Winter, jouée par Billie Lourd, est tantôt une troll complice de son frère, tantôt une supportrice de Clinton débectée par l'idéologie de Kai, tantôt totalement sous sa coupe, et la conclusion de son histoire montre bien qu'une fois encore, on tente de jouer la carte du personnage mystérieux, complexe et ambivalent mais sans savoir qu'en faire. Evan Peters fait de son mieux avec Kai, qui n'est pas tellement plus cohérent, parfois leader charismatique capable de convertir à sa cause des gens d'horizon diverses d'un simple discours, parfois complètement paumé. L'idée était peut-être de montrer quelqu'un qui, derrière ses envolées oratoires et son manque de scrupules, n'est au fond qu'un petit troll de bas étage faible et lâche mais cela ne prend pas. Plus ou moins maquillé, il endosse aussi le rôle de divers chefs de cultes historiques mais difficile d'y voir autre chose qu'un artifice et porter des postiches ne fait pas un numéro d'acteur. Quant à Sarah Paulson, l'évolution de son personnage d'une phobique complète à une implacable vengeresse a lieu complètement hors champ, ce qui est bien trop facile. Pour le reste du casting, c'est à l'avenant, ils semblent uniquement guidés par le besoin d'intégrer des retournements de situation à l'intrigue.

Pour le positif, allez, le générique, encore une fois, tire son épingle du jeu, et le thème instrumental récurrent était plutôt réussi. C'est très peu mais si Ryan Murphy se souciait plus de raconter une histoire solide plutôt que d'essayer de dire des choses pertinentes sur son époque pour un résultat bête à manger du foin, je parviendrais peut-être à être plus gentille.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 16 Novembre 2017, 21:24bouillonnant dans le chaudron "Fantasy".