Henri IV a péri sous le couteau de Ravaillac et Louis XIII, à peine âgé de dix ans, est couronné roi. Le pouvoir est en fait exercé par sa mère Marie de Médicis et les Concini. Pierre-Emmanuel de Siorac, au service de Louis, va l'assister dans les sept années qui vont le conduire à se défaire de leur influence.

On ne peut pas dire que Louis XIII jouisse d'une image grandiose dans la mémoire collective. Il est coincé entre Henri IV et Louis XIV, qui chacun à leur manière ont marqué l'Histoire de France, et Les Trois Mousquetaires, et surtout un grand nombre d'adaptations simplistes dudit roman, ont gravé l'image d'un homme faible, jaloux et capricieux, dominé malgré lui par Richelieu.

Robert Merle lui réserve un traitement beaucoup plus bienveillant et nuancé, qu'on entrevoyait déjà dans le tome précédent mais qui se développe ici, où l'on découvre un jeune roi maltraité par sa mère et l'entourage de celle-ci, ce qui l'amène à des névroses assez lourdes de conséquences, mais également quelqu'un nettement plus fin et clairvoyant qu'on ne le soupçonne, et capable de prendre des décisions importantes le moment venu.

Sa difficile prise de pouvoir est vu à travers les yeux du narrateur, et c'est un peu le bémol du roman: par rapport aux aventures de son père, Pierre-Emmanuel est bien plus passif: certes, la période est moins troublée, en apparence du moins, que durant les règnes précédents traversés par les Guerre de Religion, mais pour l'instant, le personnage principal est plus cantonné au rôle de témoin de son époque que d'acteur, bien qu'il apporte un peu sa contribution sur la fin. Dans le cadre de sa vie personnelle, on doit se contenter d'histoires sentimentales qui n'ont pas une grande ampleur.

Néanmoins, même s'il faut toujours quelques pages pour s'habituer au style et replonger dans le bain, cette série témoigne toujours de la même qualité.