Melanie grandit dans une base militaire avec d'autres enfants de son âge. Comme elle, ils sont immunisés contre le virus qui a transformé la majeure partie de la population en zombie, et bien qu’irrésistiblement attirés par la chair humaine, ils sont capables de ressentir et de raisonner comme des êtres humains normaux. Quant la base est attaquée, Melanie doit fuir avec un petit groupe d'adultes qui la considèrent autant comme partie du problème que sa solution.

Encore une histoire de zombies, ou plutôt d'infectés, cette fois-ci adaptée d'un roman de Mike Carey, également au scénario. Le film tire cependant son épingle du jeu grâce à son personnage principale, une jeune fille intelligente et vive mais qui résiste difficilement à l'arôme de la viande humaine. Dans ce - premier - rôle, Sennia Nanua fait des merveilles et l'on ne peut qu'espérer qu'elle confirmera cette bonne impression à l'avenir. Le reste du casting, relativement réduit n'est pas dégueu non plus puisqu'on suivra principalement Glenn Close, Gemma Arterton et Paddy Considine.

La première partie, montrant le quotidien de Melanie, est sans doute ce qu'il y a de plus intéressant dans le film, et la chute de la base est tendue à souhait. Le reste du film, avec une errance jusqu'à Londres, est un peu plus classique, mais malgré un budget qui ne doit pas être exceptionnel, le Londres dévasté dans lequel la nature a repris ses droits est réussi.

Malgré des idées intéressantes et des éléments inattendus (l'aspect SaMajesté des Mouches sur la fin), le film n'est pas totalement abouti et le comportement de certains personnages aura de quoi faire rouler des yeux par moment dans la dernière ligne droite (par exemple, l'imprudence de Kieran dans le supermarché).

Colm McCarthy a jusque-là travaillé pour la télévision, notamment sur Peaky Blinders mais aussi sur Sherlock et Doctor Who. Il n'y aura pas réalisé les épisodes les plus mémorables en terme de mise en scène mais pour ce film, cette dernière est d'une grande efficacité, qui pose une belle ambiance. On reconnaitra également le travail de Christobal Tapia de Veer qui offre une musique dans la lignée de celle d'Utopia, ce qui ne fait qu'ajouter à l'atmosphère de l'ensemble.

On passe donc un peu à côté du petit chef-d’œuvre que le premier tiers du métrage faisait miroiter, mais le film est malgré ses quelques défauts plutôt réussi et prometteur, pour son réalisateur comme pour son actrice principale.