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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Royal Nanny
En 1897, Charlotte Bill arrive à Sandringham pour assister la gouvernante de la progéniture du duc et de la duchesse d'York, qui après avoir eu deux fils attendent leur troisième enfant. Impressionnée de servir des membres de la famille royale, Charlotte déchante rapidement en constatant le comportement de ses charges, qui semblent terrorisées, et encore plus en en découvrant la raison.

The Royal Nanny est une fiction historique se basant sur la vie de Charlotte "Lalla" Bill, qui fut gouvernante des enfants de George V et de la reine Mary pendant plus de vingt ans. Un sujet qui ne manque pas d'intérêt puisqu'il permet à la fois d'aborder les thèmes de l'éducation victorienne (et royale dans le cas présent) avec notamment l'importance des nounous et des gouvernantes, les rapports entre maîtres et domestiques au début du XXe siècle, la Grande Histoire côté coulisse, la manière dont on traitait les enfants souffrant d'un handicap ou d'une maladie considérée comme honteuse... Le programme est chargé, et cela donne par moment un aspect frustrant à The Royal Nanny, car l'auteure n'insiste pas forcément sur les points que l'on souhaiterait voir plus développés.

On voit que Karen Harper a fait ses recherches, et bien qu'il s'agisse avant tout d'une fiction, le roman est truffé d'informations et d'anecdotes vérifiées: la façon dont la gouvernante Mary Peters (ou Mrs Green, car on n'est pas sûr de quel nom elle portait vraiment) a maltraité les futurs Edward VIII et George VI pour des raisons différentes et les séquelles dont ils ont soufferts, les relations entre les membres de la famille royale (George V et Mary tyranniques ou distants envers leurs enfants malgré leur amour pour eux, les grands-parents qui au contraire les gâtent outrageusement, la rivalité entre Mary et sa belle-mère, etc.), les visites des cousins allemands et russes avant que tout ce beau monde ne se fasse la guerre, le sort du petit dernier, John, épileptique et probablement autiste et dont Charlotte Bill s'occupera jusqu'à la mort du garçon...

À côté de cela, on brode une romance malheureusement assez peu convaincante entre Charlotte et le fictif Chad Reaver. C'est l'occasion de montrer l'exigence de dévouement dans laquelle les domestiques étaient tenus, puisque Charlotte doit choisir entre les enfants de ses maîtres et l'homme qu'elle aime, mais il faut bien dire que le Chad en question n'est pas aussi charmant que Harper, ou Charlotte, essaient de le dépeindre, et Kasuo Ishiguro et Les Vestiges du Jour sont déjà passés par là avec autrement plus de force. Malgré les recherches effectuées dont j'ai parlé plus haut, on ne peut également s'empêcher de repérer des petites erreurs et l'on se dit que l'ensemble aurait peut-être gagné à être mieux édité.

Cela ajoute au côté frustrant du roman, car il ne s'en serait pas fallu de beaucoup pour qu'il soit meilleur. On passe beaucoup de temps avec John, pour des raisons évidentes puisque c'est celui dont Lalla s'est le plus occupé et qu'il a eu un destin tragique, et cette intrigue est touchante à souhait. David est également bien développé, avec une Lalla qui ne peut s'empêcher de l'aimer mais de plus en plus désapprobatrice de sa conduite. On montre bien son aspect égocentrique, sa réticence à devenir roi tout en s'attendant à un traitement spécial en tant qu'aîné et héritier du trône, et son incapacité à réaliser les conséquences de ses actions sur les autres. J'aurais cependant aimé avoir plus de détails sur le reste des enfants bien que Bertie soit très présent au début. Par exemple, puisque l'on parle de lui, si son bégaiement et ses divers problèmes de santé sont traités, on ne parle jamais de ses crises de rage, que Lalla ne pouvait pourtant pas ignorer, de même que l'on donne assez peu de détails sur son parcours une fois qu'elle n'en a plus la charge. Il en est de même pour ses frères Harry et George et sa sœur Mary. Dans le cas de Harry, je crains qu'il n'y ait malheureusement pas grand chose à en dire et quand Charlotte Bill s'occupait de George, il ne prenait pas encore de la coke, ce qui explique en partie pourquoi il était moins nécessaire de les développer. Mais la conclusion donne l'impression que David est le seul à ne pas avoir surmonté ses problèmes et que les autres ont eu une belle vie équilibrée parfois prématurément interrompue, ce qui est un peu trop idéal (mais d'un autre côté, c'est le point de vue d'une Charlotte Bill âgée et pas forcément objective qu'on a là).

En dépit de ces défauts, The Royal Nanny est un roman attachant, et qui en dehors de sa love-story arrive à être émouvant quand il le faut, dans l'ensemble un bon moment de lecture avec un bon sujet, mais qui aurait pu être beaucoup plus que ça.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 15 Juin 2017, 09:53bouillonnant dans le chaudron "Littérature".