Gagner une couronne après une vie mouvementée peut sembler un accomplissement, encore faut-il arriver à la conserver et même Conan aura bien du mal à récupérer son trône face au manœuvre d'un puissant sorcier revenu du fond des âges. Dans sa jeunesse, le quotidien n'était pas plus tranquille, cela dit.

Avec ce deuxième tome de l'intégrale consacrée au célèbre Conan le Barbare, on change un peu de format. Alors que jusque-là, les récits étaient nombreux et courts, le volume ne comporte que trois histoires complètes. Deux longues nouvelles et un roman.

La première, Le Peuple du Cercle Noir, offre une mise à mort digne d'Indiana Jones et le Temple Maudit (pas impossible que Lucas ait été inspiré par Howard) et, de par sa longueur un peu plus conséquence, offre quelques personnages secondaires un peu plus marquant que d'ordinaire avec le couple formé par le sorcier et la servante.

L'Heure du Dragon qui donne son titre au tome, est le roman du lot. Ce qui est frappant, c'est que malgré ses plus de 300 pages, il ne semble pas plus long qu'une nouvelle ordinaire. Les péripéties s'enchaînent et bien qu'elles soient classiques, on n'a jamais l'impression de lire un épisode court artificiellement gonflé. Quant à Zenobia, malgré un temps court d'apparition et le fait qu'elle agisse parce que sous le charme viril de l’irrésistible barbare, elle s'impose comme un personnage féminin bien dégourdi.

Une sorcière viendra au mondene restera peut-être pas dans les mémoires pour son intrigue bien qu'encore une fois celle-ci soit rondement menée, mais une scène se retrouvera dans le film de John Milius, le fameux passage où Conan, crucifié à un arbre, se débarrasse à coups de dents des vautours venus le boulotter.

On retrouve encore une fois quelques bonus (synopsis et nouvelle inachevée ainsi qu'un texte de Patrice Louinet détaillant le contexte de la publication, toujours intéressant).