En 1845, l'HMS Erebus et l'HMS Terror, navires de la Royal Navy, partent pour une mission d'exploration en Arctique dirigée par sir John Franklin. En l'espace de trois ans, l'équipage de plus en plus réduit va vivre un calvaire: bloqués dans les glaces, ils succombent au scorbut, aux empoisonnements, mais aussi aux attaques d'une mystérieuse créature.

Ce pavé de Dan Simmons se base sur une histoire vraie, celle d'une expédition destinée à découvrir le fameux passage du Nord-Ouest et dont la disparition aura lancée des missions de sauvetage et inspirée quelques auteurs, parmi lesquels Dickens. Il semble désormais certain que les membres de l'équipage ont pour beaucoup succombé au botulisme dû à des boites de conserve avariées et les découvertes récentes des épaves ont relancé l'intérêt pour cette histoire mais bien qu'il se soit solidement documenté, Simmons laisse aussi place au fantastique dans ce survival où peu de monde survit.

Si dès le début certains personnages, comme Francis Crozier, le capitaine du Terror, se détachent, il faut néanmoins un moment avant que tous les protagonistes n'émergent et qu'on s'attache à leur sort. Cela n'empêche pas le roman de se lire sans ennui malgré l'aspect répétitif des événements et une fois la décision prise d'abandonner les navires, la tension monte efficacement, entre attaques de la créature (difficile de ne pas penser à The Thing malgré une nature différente) et menaces de mutinerie.

Les dernières pages peuvent désarçonner un peu mais d'une certaine façon elles collent plutôt bien à ce qui a précédé.

En dépit d'un début qui peut laisser craindre qu'on aura du mal à entrer dans l'histoire, Terreur se révèle un roman d'aventures âpre mais qu'on a bien du mal à lâcher quand bien même on sait qu'un sort peu enviable attend ses personnages.