Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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American Horror Story saison 6: Roanoke
Matt et Shelby, désireux de s'éloigner de Los Angeles et sa violence, achètent pour une bouchée de pain une ancienne ferme cossue en Caroline du Nord. Or la bâtisse se situe non loin de l'emplacement où vivait la légendaire colonie de Roanoke, dont tous les habitants ont mystérieusement disparu à la fin du XVIe siècle. Le jeune couple va bientôt être victime d'événements terrifiants.

Alors que le thème principal de la saison était habituellement annoncé à l'avance, pour cette sixième mouture Ryan Murphy a préféré joué la carte du mystère. Tout au plus savait-on que l'histoire tournerait autour de la colonie de Roanoke. Cette stratégie permet, le temps d'un ou deux épisodes, de donner le bénéfice du doute en attendant d'y voir plus clair dans la direction prise. Hélas, une fois le doute dissipé, cette saison n'apparait comme rien d'autre qu'une pure catastrophe. J'ai toujours eu un rapport difficile à cette série, lui trouvant un côté addictif tout en déplorant son mauvais goût, son aspect répétitif, sa fausse provocation et en même temps appréciant toujours certains personnages, des performances d'acteurs, la bande-son et parfois son esthétique. Hélas, ce coup-ci tous les défauts sont de sortie mais point les qualités (déjà, exit les génériques travaillés, ce que la série proposait de mieux).

Au niveau des thèmes abordés, la saison 5 marquait déjà le pas en ressortant des fantômes à la manière de Murder House et ici on a encore plus de recyclage, la seule véritable nouveauté se situant dans la forme plutôt que le fond, mais les choix liés à la forme sont tous mauvais.

On peut diviser la saison en trois parties: les cinq premiers épisodes, les quatre suivants, puis un dernier pour conclure. La première partie est en fait une émission, My Roanoke Nightmare, où Matt, Shelby et d'autres protagonistes témoignent face-caméra du calvaire qu'ils ont vécu tandis qu'on assiste à une reconstitution des événements jouée par des acteurs. L'inconvénient de ce parti-pris c'est qu'on prend vite de la distance avec les événements, puisque même si les personnages sont vraiment censés avoir vécu ce qui est dépeint à l'écran, ce qui se déroule sous nos yeux n'est qu'un récit de seconde main et les mises à mort violentes n'en sont donc pas vraiment. D'où le sentiment d'assister à un long prologue qui mène on ne sait où.

On y voit plus clair à partir de l'épisode 6 où l'on découvre que l'émission a rencontré un tel succès que son producteur décide de tourner une deuxième saison, cette fois-ci en réunissant les véritables survivants et les acteurs ayant joué leur rôle dans la maison hantée. On se retrouve alors devant un found-footage, là encore une décision de mise en scène malheureuse tellement le procédé a été sur-utilisé ces dernières années et est déjà aussi difficile à maîtriser qu'il est économique. On se retrouve devant un enchaînement de mises à mort qui indiffèrent tant aucun personnage n'a vraiment réussi à émerger, et le fait que certains acteurs aient eu cette saison deux rôles à interpréter au lieu d'un ne fait ressortir aucune performance puisque aucun des rôles qu'on leur a confié n'est intéressant.

Les saisons précédentes montraient déjà des personnages se faire tuer, parfois même plusieurs fois et donnaient à l'occasion l'impression de les faire passer de vie à trépas sur un coup de dés, mais jamais je n'avais eu l'impression qu'on considérait à ce point les personnages comme de la viande qu'on pouvait trucider n'importe quand n'importe comment. De plus, se pose un problème de cohérence: dans ces épisodes, les grossièretés sont bipées et des écrans-titres annonçant qu'il s'agit de la saison 2 de My Roanoke Nightmare apparaissent régulièrement. Le dernier épisode confirme effectivement qu'il ne s'agit donc pas de documents retrouvés à l'état brut mais d'un montage destiné à un public suffisamment large pour qu'on censure certains mots.

Alors je veux bien qu'on dénonce les dérives de la télé-réalité, mais j'ai du mal à croire qu'actuellement, et même aux États-Unis, on puisse comme cela diffuser des vidéos avec de véritables meurtres et séances de torture comme une émission de divertissement. La suspension d'incrédulité ne se fait plus et la critique de notre rapport à la télévision, à la fiction et à la réalité tombe totalement à plat, et ce n'est pas la conclusion du dernier épisode qui sauvera l'affaire.

Scénario invraisemblable, personnages totalement creux et gâchis des acteurs qui ont pu offrir de belles séquences par le passé, aucune qualité visuellement... Les showrunners ont voulu changé de style, c'est tout à leur honneur, mais ils se sont plantés en beauté, ce qui tend à confirmer l'impression qu'ils ont fait le tour du sujet et ne savent plus comment rafraîchir leur concept, malgré deux nouvelles saisons déjà annoncées.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 18 Novembre 2016, 12:25bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".