Paul Spector est entre la vie et la mort tandis que Stella Gibson et son équipe ne peuvent se permettre de chômer, devant s'occuper de la réception médiatique de l'arrestation et du procès qui s'annonce au cas où Spector se remettrait. ce qui est le cas mais avec des séquelles qui compliquent les choses.

La première saison de The Fall aurait pu se conclure sur l'arrestation de Spector, au lieu de quoi il était parti avec sa famille faire un séjour en Écosse. La suivante aurait pu clore la série sur la mort de Spector mais une troisième a été mise en chantier quand même. Et après tout, pourquoi pas? La question de l'après, que ce soit dans Broadchurch une fois le whodunit résolu, ou dans les relectures de contes de fées une fois le prince et la princesse mariés, se pose régulièrement. L'ennui, c'est qu'il faut avoir une bonne idée de ce qu'on veut raconter si on veut que l'intérêt se maintienne.

La série a toujours eu un rythme lent, mais parvenait à instaurer une véritable tension dans la traque de Spector. Elle est ici beaucoup moins présente, le personnage mettant quelques épisodes avant de pouvoir retrouver ses capacités de manipulation. Du coup, la lenteur et l'aspect clinique finissent par virer à la caricature. Vouloir montrer les aspects de la procédure les moins exaltants, ceux que les autres fictions zappent ou cherchent à rendre plus spectaculaires, soit mais prendre le temps de montrer une collègue de Gibson passer dans sa chambre d'hôtel lui chercher des vêtements et prendre soigneusement chacun d'entre eux dans le placard apportait-il vraiment grand chose à l'histoire ou à l'ambiance?

D'autres facilités sont déconcertantes, comme le manque de surveillance autour de Spector alors qu'il est assassin présumé d'une série de meurtres particulièrement marquants. En contrepartie, on aborde également des sujets intéressants, comme le traitement de la famille de Spector après qu'il soit connu du grand public, et la fin de saison arrive à renouer, brièvement, avec la tension des débuts.

Néanmoins, le sentiment d'inachevé que suscite cette fin de saison (de série) n'est pas seulement dû à la façon brutale dont se clôt l'affaire Spector mais surtout à l'impression que le scénariste n'a pas développé au mieux le principal en se perdant un peu entre différentes intrigues et idées.

Alors, cette saison 3 est-elle la saison de trop? Malgré quelques passages qui maintiennent l'intérêt, la présence de Richard Coyle (sous-exploité), on peut rester sur cette impression.