Bran est toujours pourchassé par les Marcheurs Blancs tandis qu'il est assailli de visions du passé. Heureusement, un secours inattendu arrive. À Braavos, Arya doit prendre une décision tandis qu'à Port Réal, Lannister et Tyrell sont prêts à marcher sur le Septuaire.

J'avoue que pour cet épisode, je craignais quelque chose dans la lignée du troisième épisode de la saison 4: le deuxième se centrait sur un événement particulièrement attendu à savoir la mort de Joffrey, le genre de scènes qu'on s'attend à voir dans un épisode 9... Et le suivant avait tous les mauvais aspects d'un épisode 10 sans l'ouverture sur de nouvelles pistes et une conclusion épique pour contrebalancer. Or si on se retrouve avec quelque chose de plus calme, chaque scène a son intérêt. On salue évidemment le retour de Benjen alors que son sort reste flou dans les livres puisque Martin n'a pas encore jugé bon de nous fixer sur l'identité de Mains-Froides. Cela dit, j'ai été plus intriguée par les visions de Bran bien qu'il s'agit pour la plupart de flash des épisodes précédents... À l'exception des derniers instants d'Aerys II, évoqués précédemment mais jamais montrés. J'ignore si on y reviendra car a priori ils ne comportent pas de grandes révélations.

On retrouve Sam et Gilly pour une escale à Corcolline. Ces scènes n'apportent pas grand chose hors le chapardage de l'épée familiale en acier valyrien. Ce développement soulève quand même des interrogations: Sam va-t-il en faire quelque chose de concret, redécouvrir le secret de fabrication à la Citadelle? Car sinon, c'est toujours ça de pris mais pas de quoi faire basculer le cours de la guerre. Quoiqu'il en soit, on a droit à une petite respiration. Je sais que beaucoup trouvent Sam et Gilly plutôt ennuyeux, mais ça repose d'avoir des personnages qui restent encore doux malgré tout, le cadre était sympathique (même si l'extérieur de la demeure des Tarly détonnait un peu par sa relative modernité) et les femmes de la famille sont chaleureuses, ça changeait agréablement (surtout avec un Jame Faulkner parfait en horrible patriarche et le retour de Cormac McLaggen faisant le kéké à la table du dîner).

À Port-Réal, si la bande-annonce laissait croire à du mouvement, il faudra décidément attendre la fin de la saison pour que cela se débloque, probablement en se débarrassant de plusieurs personnages. En attendant un probable massacre, le coup de force des Tyrell et des Lannister est avorté, mais tout de même, les troupes de Haut-Jardin, même menées par un baltringue, ne manquaient pas d'allure, tout comme Jaime sur son cheval. On a quand même une nouvelle avancée dans l'emprise du Moineau sur la couronne, et si l'on peut se dire que Tommen n'y voit que du feu, l'attitude de Margaery soulève plus d'interrogation. Difficile de croire qu'en deux épisodes elle a trouvé la foi, et elle joue sans doute la montre pour se sortir de pétrin en espérant pouvoir en faire autant pour son frère. Cela permet également d'envoyer Jaime du côté de Riverrun, ce qui lui permettra de prendre enfin un peu d'initiative après s'être un peu fait balader depuis plus d'une saison... et de rejoindre le cours des bouquins.

Du coup, on retrouve également dans les épisodes les ignobles Frey qui ont du mal à tenir la région (je suis sûre que tous les spectateurs compatissent à leur malheur) et l'on replace vite fait bien fait les pions dans une région qu'on n'avait plus vu depuis la fin de la saison 3.

Quant à Arya, autant son arc n'est pas folichon depuis son arrivée à Braavos, autant depuis l'arrivée de la troupe de comédiens, on a un peu de vie. La voir se remettre à jour de l'actualité devant leur spectacle et y réagir était une excellente idée, riant à la mort de Joffrey mais comprenant bien mieux que son interprète les sentiments que Cersei, pourtant un membre éminent de sa liste, a pu éprouver pour en être passée par là. Néanmoins, le dénouement apporte une pointe de frustration. D'accord, on en voit enfin le bout... mais avec une impression de tout ça pour ça: deux saisons plantée là et elle aura appris quelques trucs utiles pour se battre, mais sans aller très loin dans son apprentissage et vraiment couru le risque de perdre son identité (m'est avis que le livre ira bien plus loin à ce niveau). Arya qui se barre aux premiers scrupules, cela me semble bien gentillet pour quelqu'un qui devenait de plus en plus flippant dans son désir de vengeance. La pièce de théâtre lui a peut-être remémoré des temps plus innocents et qui elle était alors mais tout de même, beaucoup d'épisodes pour un apport assez léger à son personnage.

La conclusion de l'épisode n'apporte en revanche pas grand chose, à part une bonne petite touche épique. Après tout, Daenerys a déjà son khalasar dans la poche et Drogon aurait pu revenir à un moment plus crucial mais on ne va pas bouder son plaisir et refuser d'admirer la fabuleuse placidité des montures dothrakis, qui accueillent ce gigantesque prédateur avec tout au plus quelques hennissements nerveux.