Évidemment, il suffisait que j'accroche... La nouvelle n'est pas à proprement parler une surprise, les audiences étaient mauvaises et la série devait être chère à produire. Jekyll and Hyde se range donc sur la même étagère que de nombreuses séries arrêtées trop tôt et sans fin véritablement satisfaisante. Elle y trouvera quelques illustres aînées, cela dit (et surtout beaucoup de trucs totalement oubliés pour de bonnes raisons.)

Dommage, donc, car beaucoup de points méritaient d'être développés comme l'évolution du personnage principal (enfin, des deux personnages principaux) vis-à-vis du MIO, le rôle d'Ollala et son rapport avec Dance, le couple formé par celui-ci et Fedora après un dernier épisode qui soulevait un point intéressant, le nouveau plan de Tenebrae... Il y avait un boulevard pour continuer d'explorer cet univers. Bien sûr, une pétition circule déjà pour convaincre ITV de donner une seconde chance à la série, mais quand il faudrait au moins 4 millions de spectateurs pour justifier une reprise, ce ne sont pas 200 signatures, ni même 2000 qui vont faire pencher la balance. On peut également toujours rêver d'une reprise par une autre chaîne, comme Ripper Street sauvé par Amazon, mais je doute qu'aucune pense que le jeu en vaille la chandelle, et Charlie Higson, le showrunner, a l'air de s'être fait une raison.

On pourra également toujours se demander pourquoi ça n'a pas marché (bien sûr, il y avait de nombreux défauts et choix pouvant rebuter, mais d'autres séries en ayant au moins autant ont rencontré leur public. Comme souvent, le succès et l'échec s'expliquent beaucoup plus facilement après coup), mais bon, il y aura toujours dix épisodes à revoir de temps en temps en se demandant ce qui se serait passé si.

Et pour conclure, les vignettes qu'ITV proposaient de collectionner à chaque épisode (et on ne verra donc jamais Utterson, Hils et Fedora... J'aurais bien fait sauter The Cutter et les Vetala pour eux, mais j'imagine que les monstres kitsch étaient tout aussi représentatifs...):

En attendant, la volonté de la chaîne de revisiter les classiques britanniques à sa sauce, bien que séduisante à la base, n'a pas l'air de bien prendre. The Frankenstein Chronicles a été diffusée en catimini sur ITV Encore, normalement réservée aux rediffusions alors que cela aurait pu être un programme bien plus mis en avant, et sa nature (mini-série ou série destinée à être renouvelée) est soumise à des propos contradictoires sans qu'on soit fixé, quelques semaines après la diffusion du final. Quant à Beowulf: Return to the Shieldland qui hérite du créneau laissé vacant par Jekyll and Hyde, son premier épisode ne laisse pas espérer grand chose (et si des trois c'est cette série-là qui est renouvelée, je renonce à comprendre le monde).

Il y a tout de même une bonne nouvelle, même si elle vient d'un tout autre front et qu'on ne l'attendait plus: Deadwood, conclue abruptement après trois saisons, aura enfin droit à un film pour tout boucler. Presque dix ans après l'annulation, le projet faisait figure d'Arlésienne, et il ne se concrétisera pas tout de suite mais ça ne peut que faire chaud au cœur.