Un peu partout en Angleterre, des portails temporels s'ouvrent, laissant entrer des créatures d'une autre époque. Le paléontologue Nick Cutter, dont la femme Helen a disparu quelques années auparavant à cause d'un de ces portails, est chargé de diriger une équipe pour régler le problème.

La BBC et ITV ont souvent tendance à entrer en compétition en proposant des séries télévisées sur le même créneau: quand Downton Abbey cartonne sur ITV, la BBC tente de ressusciter Upstairs Downtstairs. Quand la BBC lance The Paradise apparait sur ITV Mr Selfridge... En 2005, la BBC voyait revenir Doctor Who sur ses écrans avec succès, et ITV a du coup lancé son programme de sf amusante pour toute la famille. Finalement, on est plus proche d'un Torchwood grand public que de sa série-mère, avec les portails remplaçant la faille de Cardiff et la petite équipe de bras cassés résolvant des problèmes dans un périmètre assez restreint. On n'échappe d'ailleurs pas à l'aspect "monstre de la semaine", avec des épisodes bâtis de manière semblable d'une fois sur l'autre.

Les effets spéciaux sont tout à fait honorable pour l'époque et le budget probable, même si le design des créatures n'est pas toujours d'un grand réalisme. Le rendu est même parfois impressionnant, comme pour les dodos (de toute façon, les dodos, c'est comme les corgi, quand il y en a, c'est tout de suite mieux). Le problème dans les premiers épisodes vient plutôt de certains acteurs qui ne regardent pas toujours au bon endroit ou réagissent un peu trop mollement. On sent un manque d'habitude qui finit heureusement par s'atténuer. La mise en scène est assez plate, et il y a par moment de grosses facilités. Par exemple, dans un épisode, deux personnages sont acculés sur une rive par un genre de mésosaure. Ils ne pensent pas à courir chacun dans une direction différente, sont visiblement incapables d'escalader des barques, mais l'un des deux arrive à mettre le monstre en déroute à coup de rames... Dommage, car parallèlement à cela certaines apparitions de créatures sont tout à fait réussies notamment dans les épisodes 2 et 3.

Le casting est assez attachant. La VF est cependant particulièrement à proscrire (et le titre français, Nick Cutter et les Portes du Temps s'est révélé aussi judicieux que Olive et Tom en son temps). Douglas Hemshall fait un bon lead, c'est un plaisir de revoir Ben Miller en supérieur casse-pieds, dont le rôle est encore discret... James Murray est en revanche beaucoup trop fade pour convaincre en homme d'action. Si les épisodes sont construits de la même manière, le fil rouge lié à la femme de Nick et les dernières minutes de la saison, qui explorent enfin les possibilités du voyage dans le temps et les problèmes qui y sont liés sont intrigants et laissent espérer qu'on explore un peu plus la mythologie de la série plutôt que de se borner à des histoires sympathiques mais trop basiques pour être mémorables.