À Meereen, Tyrion tente de convaincre Daenerys qu'il peut lui être utile, tandis que sa sœur Cersei croupit toujours en prison à Port Réal, le reste de sa famille ne se mobilisant pas pour la tirer d'affaires. À Winterfell, Sansa découvre au contraire qu'elle n'est pas aussi seule au monde qu'elle le pensait et au-delà du Mur, Jon s'apprête à négocier avec les Sauvageons.

Jusqu'ici, la saison connaissait des développements intéressants mais le rythme était souvent languissant. Tout laissait supposer que l'épisode 8 se suivrait avec une attention polie en prévision du chambardement traditionnel de l'avant-dernier de la saison. Que nenni. L'épisode commence déjà sur de bonnes bases avec l'audience de Tyrion. Si l'échange est inédit dans le livre, on trouve ici le personnage fidèle à lui-même et au meilleur de sa forme (on ne peut pas en dire autant du pauvre Jorah, condamné à être malheureux jusqu'à une fin qui risque d'être proche). Petits détours par Port Réal et Braavos pour prendre des nouvelles de Cersei et Arya qui connaissent des fortunes diverses avant de revenir à de l'inédit, Sansa à Winterfell. Comme avec Tyrion, les écarts et la fusion des intrigues par rapport aux romans finissent par porter leur fruit, avec une Sansa parvenant tant bien que mal à faire parler Theon, et apprendre que deux de ses frères ont été enterrés un peu vite. On peut supposer que son arc rejoindra d'ici peu celui de Jeyne avec une évasion en compagnie de Theon, et c'est finalement plus satisfaisant d'avoir Sansa dans le rôle, car moins ballotée par les événements que son amie d'enfance et plus à même de prendre les décisions.

Tout est bien plaisant jusque-là et on arrive au dernier tiers de l'épisode, qui a l'air bien parti pour être une nouvelle scène où Jon essaie de faire entendre raison à un groupe de gens butés et à les rallier à sa cause parce que face aux Marcheurs Blancs, tout le monde doit s'allier pour espérer n'être pas totalement annihiler. Un discours qui ne convainc comme d'habitude pas les plus bourrins. Sauf que cette fois-ci, les Marcheurs Blancs arrivent et on a droit à une scène d'anthologie complètement inattendue, avec une tension avant l'assaut savamment mise en place, des plans marquants (les gamins morts-vivants, le chef des Marcheurs Blancs lançant ses troupes et les relevant...). On avait eu une ellipse lors de l'attaque du Poing des Premiers Hommes, ce n'est que pour mieux apprécier ici de voir ce que l'hiver réserve aux Hommes.

Il aura fallu se montrer patient, et on peut prévoir que ce passage n'était qu'un petit avant-goût et que les hordes du Roi de la Nuit ne vont pas déferler trop vite sur Westeros, mais enfin, on a sans doute franchi une étape ce coup-ci, et il serait temps d'arrêter de dire que "Winter is coming". Pas parce qu'on a compris qu'il arrivait mais parce qu'il est déjà là.