Jon essaie de convaincre la Garde de Nuit et les Sauvageons que s'allier est le seul moyen de survivre face à l'arrivée des Marcheurs Blancs. Stannis décide de conduire ses troupes vers Winterfell, toujours aux mains des Bolton et chez qui Sansa va retrouver une vieille connaissance. À Essos, Jorah et Tyrion prennent un raccourci pour rejoindre Daenerys, qui est rarement emprunté pour une bonne raison.

Il aurait été d'un optimiste béat que d'espérer que Ver Gris et Barristan survivent tous deux à l'embuscade des Fils de la Harpie, et un seul mort à déplorer est un bon score dans l'univers de la série. Adieu, donc, Barristan, le vieux le plus cool de Westeros et Essos réunis. Daenerys se voit privée de son conseiller le plus expérimenté et étrenne sa nouvelle indépendance par une démonstration de sévérité une nouvelle fois à côté de la plaque. Cet enchaînement de mauvaises décisions est certes nécessaires mais toujours aussi frustrante à observer et on a hâte de la voir toucher le fond pour se reprendre (ou mourir mais que ça s'arrête!). Néanmoins, cet apéritif passé, on évoluera surtout dans le Nord, où si l'on excepte un interlude avec Brienne, c'est surtout au Mur et à Winterfell que la situation évolue.

Jon et Daenerys ont beaucoup en commun (et peut-être plus qu'on ne le pense si l'on se fie à la théorie la plus probable sur les origines de Jon). Tous deux ont connu une ascension fulgurante et surmontés toutes les embuches pour arriver au sommet, tous deux font face à la difficulté d'exercer un pouvoir durement acquis. Daenerys a su faire preuve d'habileté et d'un sens certain de la stratégie dans son parcours avant de s'enferrer dans une situation intenable par une succession d'erreurs. Jon est devenu commandant presque malgré lui mais prend des décisions sages bien que difficiles. Malheureusement, être incapable de convaincre ses hommes de la logique et du bien-fondé de ses choix risquent de lui attirer autant d'ennuis qu'à Dany.

Autre centre de pouvoir au Nord, Winterfell pourrait bien être en proie à des luttes intestines et des rivalités inattendues: la maîtresse de Ramsay voit d'un mauvais œil l'arrivée de Sansa tandis que Ramsay, malgré les paroles de son père, n'est pas enthousiaste à l'idée de voir arriver un petit frère du bon côté du lit après avoir gagné sa légitimité. Or, contrarier Ramsey peut être périlleux. Au milieu de ce nid de vipères, deux éléments imprévisibles: Sansa, qui fait profil bas mais n'est pas aussi terrorisée qu'elle l'était à Port Réal, et Theon, toujours la chose de Ramsey mais qui pourrait reprendre ses esprits.

Après cinq saisons, découvrir un nouveau lieu, même brièvement, est un plaisir et on peut s'estimer gâtés par un aperçu de Valyria dans les dernières minutes. Cette cité est souvent évoquée dans les livres, siège d'une civilisation avancée dont est issue la famille Targaryen et dont la chute est entourée de mystère. J'ai d'ailleurs trouvé que la série donnait presque une explication rationnelle en évoquant une éruption volcanique mais j'ai peut-être surinterprété ou c'était déjà le cas dans les livres sans que je le comprenne. En tout cas, ces ruines dans la brume survolée par Drogon offrent un joli moment de poésie lugubre qui se permet de faire une petite pause. Jusqu'à ce que le danger se rappelle à nous et ouvre de nouvelles perspectives: la série n'introduira probablement pas Jon Connington et le pauvre Jorah va donc hérité d'un problème qui concernait ce personnage. Comme il ne va pas du tout dans la même direction, et par effet de dominos, quelles nouvelles divergences peut-on attendre de ce dernier rebondissement?