Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Hunderby
Dans les années 1830, une jeune femme s'échoue sur la côte anglaise. Elle épouse bientôt Edmund, pasteur veuf et héritier du domaine d'Hunderby. Une fois dans la grande demeure, Hélène est en butte à l'hostilité de Dorothy, la sinistre gouvernante, et vit dans la terreur qu'Edmund découvre son passé douloureux.

La télévision britannique adapte régulièrement et souvent avec bonheur des auteurs classiques tels que Jane Austen, les sœurs Brontë, Elizabeth Gaskell et j'en passe. Le drame en costume situé au XIXe est un petit genre en soi, avec ses codes, mais si les sketches parodiques ne manquent pas, ce n'est que récemment qu'on a eu droit à un véritable pastiche (il y a eu Orgueil et Quiproquos mais c'était plus ciblé sur un roman et meta). Hunderby créé par Julia Davis (qui joue aussi le rôle de Dorothy) propose une histoire originale mais on repérera vite des allusions à Rebecca, Tess d'Ubervilles ou Jane Eyre, pour n'en citer que quelques-unes. Les huit épisodes réunissent tous les ingrédients qui ont fait le succès des adaptations: de jolies décors, une belle musique (mélange de morceaux classiques et de compositions originales), des dialogues ciselés et d'excellents acteurs... Mais le tout est savamment détourné.

Ainsi, si les tournures de phrases sont alambiquées et les métaphores recherchées, c'est souvent pour délivrer un message complètement graveleux. La cruauté et la misogynie des personnages, présentes dans les romans qui inspirent Davis, sont ici illustrées jusqu'à l'absurde (l'héroïne sans arrêt renvoyée à sa fonction de reproductrice forcément seule coupable si l'enfant n'arrive pas. Le mari qui se plaint que son repas a du retard quand son épouse a un accouchement difficile). La force de la série tient principalement dans l'interprétation totalement au premier degré des acteurs, qui ne déparerait pas dans une œuvre sérieuse mais qui devient agréablement décalée (mention spéciale à Rufus Jones et Alex MacQueen, qui ne craignent pas le ridicule). Attention, il faut tout de même ne pas être allergique à l'humour trash, la scénariste ne reculant devant à peu près rien, et si c'est surprenant au départ cela ne fait pas toujours mouche, d'autant qu'on a l'impression qu'elle veut absolument choquer le spectateur s'attendant à un ton plus sage et plus en accord avec les austeneries habituelles.

On peut également regretter un certain essoufflement même si les dernières minutes, où les révélations pleuvent, relèvent le niveau in fine. Une saison 2 est envisageable mais pas annoncée, ce qui n'est pas gênant puisqu'on a droit à une intrigue complète et bouclée. Si le résultat n'est pas totalement réussi et ne sera pas du goût de tout le monde, Hunderby ne manque cependant ni de charme, ni d'audace.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 18 Décembre 2014, 21:18bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".