Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Inside n°9
S'il vous arrive d'habiter au numéro 9 d'un bâtiment quelconque, ou simplement de le fréquenter, prenez garde: villa luxueuse, appartement, manoir ou simple loge de théâtre, il s'y passe toujours des choses qui sortent de l'ordinaire. Que vous soyez instituteur, acteur ou lycéenne en quête d'argent de poche, vous n'y échapperez pas, quelque chose d'horrible pourrait bien vous arriver. Quelque chose de très drôle, aussi, mais pas forcément pour vous.

Steve Pemberton et Reece Shearsmith se sont fait connaître avec The League of Gentlemen, un quatuor dont a également fait partie un certain Mark Gatiss. Après s'être associés sur Psychoville, les deux compères reviennent sur la BBC avec une nouvelle série, une anthologie d'histoires marquées du sceau de l'humour noir. Chaque épisode est indépendant et dure trente minutes. En plus d'un casting varié comportant quelques noms connus, Pemberton et Shearsmith apparaissent dans chacun des six épisodes (le premier est absent du sixième, le second du quatrième) dans des rôles différents. Le point commun des épisodes est donc, comme le titre l'indique, de se dérouler dans un seul lieu numéroté 9, même si l'on peut aussi s'amuser à repérer des détails récurrents (une statue de lièvre apparait à l'arrière-plan à chaque fois, par exemple). En tout cas, cette première salve d'épisodes place la barre très haut.

On commence d'entrée très fort avec Sardines: dans une maison cossue, à l'occasion des fiançailles de la fille, famille et invités se livrent à une partie de sardines, une variante du jeu de cache-cache où une seule personne va se cacher: au fur et à mesure qu'elle est découverte, les participants la rejoignent dans sa cachette jusqu'à ce que tout le monde soit là. La cachette en question est ici une armoire et les différents membres du casting vont s'y entasser au fur et à mesure que l'épisode avance. Malgré les circonstances de la réception, on se rend compte que tout n'est pas au beau fixe dans les relations entre les personnages et les répliques spirituelles mais empruntes de cruauté fusent. L'ambiance générale est d'emblée posée car si l'on rit beaucoup, on n'hésite pas non plus à évoquer des sujets glauques.

A Quiet Night In montre les mésaventures de deux cambrioleurs tentant de dérober un précieux tableaux dans une villa. Ce deuxième épisode est tout simplement un tour de force, et peut-être le meilleur épisode qu'on verra à la télévision cette année, tout simplement (et nous ne sommes qu'au premier trimestre). On est ici dans de la pure comédie burlesque où les gags s'enchaînent à un rythme régulier et avec une absence quasi-totale de dialogues, même si le son joue un rôle important, notamment la musique avec une utilisation du concerto n°2 pour piano de Rachmaninov et de Without You de Harry Nilsson. La présence d'Oona Chaplin, petite fille de Charlie, n'est sans doute pas un hasard dans un épisode de cette nature. On notera aussi la présence de Denis Lawson, le Wedge Antilles de Star Wars. Un vrai bijou, absolument hilarant.

Tom & Gerri est totalement différent. Tom est un instituteur avec de grands projets littéraires, Gerri sa petite-amie qui essaie de percer en tant qu'actrice. Quand un SDF nommé Migg rapporte à Tom le porte-monnaie qu'il a perdu, ce dernier lui propose de rester prendre un verre... et la descente aux Enfers commence. Pas d'avalanche de gags dans cet épisode, dont l'ironie n'est pas absente mais qui ne donne pas vraiment envie de rire. La fin est peut-être un peu prévisible, mais s'il n'est pas aussi jouissif que les deux précédents, l'épisode est néanmoins très bon et assez oppressant. Dans le rôle de Migg, Steve Pemberton donne une jolie démonstration de ses talents d'acteur, rien que par son regard qui change du tout au tout entre sa première apparition et la dernière partie.

Last Gasp montre un chanteur rendre visite à une petite fille pour son anniversaire dans le cadre d'une association du type Make a wish, qui permet à des enfants gravement malades de réaliser un de leurs rêves. Quand le chanteur décède brutalement, les gens présents sur les lieux vont saisir la chance de faire du profit. On a donc un récit très acide où la plupart des personnages vont aller très loin dans l'immoralité, mais qui arrive à réserver une fin plutôt touchante.

Dans The Understudy, Steve Pemberton incarne un comédien tenant le rôle de MacBeth, et Reece Shearsmith sa doublure qui rêve autant qu'il appréhende d'avoir à son tour l'occasion de briller sur les planches. Occasion qui se présentera d'une façon pour le moins étrange. Comme le troisième épisode, on n'est pas ici dans la franche comédie même s'il y a une certaine ironie du sort. On flirte avec le fantastique alors qu'une ambiance étrange s'instaure dans la loge et que l'action de la pièce de Shakespeare semble déteindre sur la vie réelle. Si cet aspect est réussi on peut cependant regretter une révélation finale un poil prévisible qui fait que l'épisode est sans doute le moins réussi, tout en restant d'un très bon niveau.

Dans The Harrowing, on suit Katie, une lycéenne qui accepte de garder une riche demeure pour une soirée alors que ses propriétaires, un frère et une sœur doivent s'absenter en laissant leur frère aîné lourdement handicapé à l'étage. Ce dernier épisode, mon favori avec les deux premiers, est un excellent récit d'épouvante gothique, un bel hommage au film de la Hammer, qui avec des ingrédients classiques fait monter l'angoisse avec une efficacité redoutable. L'humour n'est pas absent et un certain passage dans les dix dernières minutes m'a fait rire aux éclats mais il ne faut pas penser que l'épisode sombre dans la parodie ou se moque de son sujet. Dans l'esprit, sinon dans l'intrigue, on est assez proche de Rosemary's Baby où des personnages peuvent être à la fois grotesques et dangereux, et où l'ambiguité quand aux événements est de mise. Dans le rôle de Tabitha et Hector Molloch, Helen McCrory et Reece Shearsmith sont fabuleux, parfaitement sinistres et très drôles (je dois dire qu'entre le manoir, Helen McCrory, le look de Shearsmith et leur rapport à la technologie moderne, j'avais l'impression de voir une version un peu barrée de la famille Malefoy, ce que ça aurait donné après quelques mariages consanguins de plus ou un passage prolongé par la case Azkaban).

potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 23 Mars 2014, 14:35bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".