Lors d'une sortie en boîte avec son meilleur ami Simon, Clary Fray est témoin du meurtre d'un démon par un trio de jeunes gens, les Chasseurs d'Ombres.

Encore une série de fantasy urbaine à destination des adolescents mettant en scène de beaux jeunes gens côtoyant et affrontant vampires, démons ou loup-garous et qui a eu suffisamment de succès en librairie pour avoir les honneurs d'une adaptation cinématographique. Cependant, ce premier tome, sans être un coup de cœur, m'a nettement plus emballée que des expériences récentes dont Twilight n'est qu'un exemple.

Non que le livre soit sans défauts. Certaines révélations sont téléphonés, tout le passage avec Simon le Rat parait franchement dispensable, et si aucun des personnages n'est tête-à-claques (ce qui est déjà bien) je n'ai pas été tourneboulée par les héros (on sent que Jace le blond sarcastique qui a souffert et qui est trop beau devrait être le chéri de ces dames, mais il ne restera pas gravé dans ma mémoire, par exemple) et on a encore un antagonisme vampires/lycanthropes. Les adultes sont déjà plus intrigants.

Cassandra Clare a fait dans la fanfiction Harry Potter et ça se sent. Dit comme cela, ça pourrait être un défaut mais ici, malgré les points communs (l'héroïne qui se croit ordinaire mais ne l'est pas, le méchant ancien Chasseur d'Ombres déchu, le monde magique cohabitant avec le nôtre à l'insu des quidams qui sont vu avec un certain mépris par les Chasseurs d'Ombres...) qui peuvent de toute façon se retrouver dans pas mal d'ouvrages précédent ceux de Rowling, elle arrive à tirer son épingle du jeu et finalement, à prendre plus de distance qu'un Percy Jackson et le Voleur de foudre qui ressemble à un Harry Potter à l'école des sorciers à la sauce mythologie grecque. Alors oui, Jace ressemble un peu à un "Drago de fanfic": beau, élevé à la dure, torturé et sarcastique mais teeeellement séduisant. À côté de ça, on a cependant des trucs intéressants (imaginons que toute la génération des parents de Harry, y compris ceux-ci aient été séduit au moins un temps par l'idéologie de Voldemort plutôt que d'avoir des camps bien délimités avec seulement une ou deux défections de chaque côté). Les repères entre les différents partis sont davantage brouillés et les allégeances ambiguës.

L'auteur a aussi des références sympathiques qui ne font pas de mal (un livre où on mentionne en passant Giger ou Les Chroniques de Prydain ne peut être totalement mauvais, que les péripéties s'enchaînent régulièrement, et on a une petite envie de revenez-y.