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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Les Révoltés du Bounty
En 1787, la frégate Bounty, commandée par William Bligh, fait route vers Tahiti pour y prendre des plants d'arbres à pain. Durant le voyage, les mauvais traitements infligés par Bligh sur son équipage se multiplient et la tension monte entre le capitaine et son premier lieutenant, Fletcher Christian.

Des trois principales adaptations de la mutinerie du Bounty, je vais enfin parler de la version de 1962 par Lewis Milestone, puisque j'ai déjà traité des deux autres. En fait, chacune de ces versions a de bons points (pas les mêmes) et des points faibles qui font que je ne suis pas totalement satisfaite. Je préfère le film avec Laughton et Gable, mais surtout en tant qu'adaptation du livre de Nordhoff et Hall, qui fait qu'on sait à quoi s'attendre en terme de caractérisation, et parce que c'est celle qui développe le procès des hommes repris à Tahiti et sait le plus mettre en valeur chaque partie de l'équipage (matelots, officiers, poste des aspirants...). Malheureusement, elle a aussi ajouté de l'eau au moulin du mythe "capitaine Bligh, ce sadique" quand la réalité est plus nuancée.

Ce film-ci est sensé être une adaptation du même livre, mais ne s'en rapproche que sur un point, à croire que les auteurs ne sont nommés que pour une histoire de droit. En trois heures, le film n'en raconte pas plus que les autres versions. S'il s'attarde davantage sur Pitcairn (sans pour autant respecter la réalité historique) c'est au dépend du voyage de Bligh et des hommes qui ne se sont pas mutinés. On le voit décidé à aller au Timor plutôt qu'à Tofoa, mais l'exploit que cela représentait n'est pas même pas évoqué. On zappe également le sort de ceux restés à Tahiti. Pour autant, on ne s'ennuie pas, ce qui est déjà une bonne chose. Le point qui rapproche le film du livre, c'est la caractérisation de Bligh. Si le début laisse espérer un traitement intéressant quand on voit arriver Christian, très vite, on retombe sur le bonhomme infligeant les pires sévices à ses hommes pour des peccadilles, et le déroulement de la mutinerie qui s'ensuit est assez différent de la réalité et semble totalement improvisée après une cruauté de trop. Pour enfoncer le clou, le doux botaniste part avec les mutins tellement Bligh le dégoûte, quand dans la réalité il est resté avec lui (les noms ont été changés, sans doute pour justifier ce changement). Un peu plus problématique, si le fait que Bligh soit issu du rang plutôt qu'un gentleman et mal vu de l'Amirauté à cause de ça pouvait expliquer ses complexes, le laïus de l'officier lors de sa cour martiale semble justifier le fait de confier des commandements à des gentlemen.

C'est d'autant plus dommage qu'à côté de cela on nous dépeint un Christian bien moins noble que dans la version avec Gable. Au départ montré comme un dandy assez agaçant, à la limite du ridicule (cette robe de chambre!), on en viendrait presque à plaindre Bligh si celui-ci n'était pas un tel monstre. De plus on le voit poussé par les autres (les reproches de Ned Young et le côté manipulateur de Mills, joué par Richard Harris) plutôt que prenant l'initiative de la mutinerie au nom de la liberté. Pour autant, il est tout de même sincèrement horrifié par les traitements des matelots et sa compétence n'est pas remise en cause (on ne tombe donc pas dans le travers du bouquin de John Boyne qui en avait fait un méchant sans nuance pour mieux redorer le blason de Bligh). Ce portrait assez nuancé fait regretter que le même traitement n'ait pas été accordé à son adversaire, et empêche donc le film d'être la version de référence qu'on attend toujours.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 5 Janvier 2013, 15:31bouillonnant dans le chaudron "À l'abordage !".