Edmund Blackadder n'est plus, comme son lointain ancêtre, un héritier du trône, mais il n'en reste pas moins noble et proche des grands du royaume, en particulier d'Elizabeth Ière, dont les caprices rendent néanmoins sa fréquentation plutôt risquée quand on tient à sa tête.

Avec cette saison 2, la série connait une évolution notable. Sans doute plus proche des intentions de départ, Blackadder n'est plus un idiot grimaçant mais un homme à l'esprit acéré, tandis que son valet Baldrick devient en contrepartie particulièrement incompétent. Le seul membre du trio à ne pas avoir changé est Lord Percy Percy, toujours aussi inepte. La nouvelle dynamique instaurée est beaucoup plus satisfaisante, le rythme est plus soutenu et l'humour fait mouche quasiment à tous les coups. Plus inattendu peut-être, Rowan Atkinson a vraiment la classe et parvient même à être sexy. Si, si.

Parmi les nouveaux venus, on a des alliés de poids avec Miranda Richardson dans le rôle d'une Elizabeth Tudor immature et insupportable, flanquée d'une nourrice avec qui elle forme un duo comique. Et surtout cette saison et celle de l'arrivée dans la série de Stephen Fry, ici dans le rôle de Lord Melchett, conseiller de la reine et rival de Blackadder, mais également de son habituel comparse Hugh Laurie, dans deux rôles, peu notable dans le cinquième épisode, mais qui fait forte impression dans le final. Sans parler des guest comme Myriam Margoyles (déjà présent en saison 1 en infante espagnole obsédée sexuelle, elle nous fait un virage à 180° en tante puritaine) et Tom Baker, le quatrième Docteur lui-même, en capitaine haut-en-couleur. Si le budget a été revu à la baisse avec seulement des scènes d'intérieur montrant un nombre limité de personnages, on n'y perd pas au change.

Une saison qui mêle dialogues ciselés et gags grivois, des acteurs au top qui peuvent sortir les pires absurdités aussi sérieusement que si c'était du Shakespeare et au final on comprend comment cette série a un statut culte après une première saison en demi-teinte.