L'arrivée d'une nouvelle intendante dans la demeure abandonnée de Wilfell Hall trouble le calme de la campagne anglaise environnante. Ses voisins ne cessent de spéculer au sujet de cette femme froide, sur-protectrice envers son jeune fils, et beaucoup lui prêtent un passé scandaleux.

Les Hauts de Hurlevent et Jane Eyre sont un peu l'arbre qui cache la forêt quand il s'agit des sœurs Brontë. Et Anne, qui n'a écrit ni l'un ni l'autre, a donc tendance à être un peu oublié au profit de Charlotte et Emily. C'est donc avec plaisir que j'ai découvert ce roman. On est assez loin des grandes envolées et des caractères passionnés des romans précédemment cités où affleure parfois une pointe de surnaturel, et on a droit ici à un récit sans doute plus terre à terre, mais on y retrouve des éléments connus, notamment la figure de l'alcoolique qui fout en l'air la maisonnée, Branwell ayant visiblement traumatisé toute la famille.

Les personnages sont pour la plupart assez attachant malgré le caractère un peu bourrin de Markham, et le côté un peu trop moralisateur d'Helen, convaincue qu'elle peut toujours remettre l'homme qu'elle aime dans le droit chemin. Mais la descente aux enfers d'une femme qui a épousé une brute débauchée est bien retranscrite, même si le happy-end semble un peu artificiel à côté.