Alors qu'il a résolu une série d'énigmes (et en a dédaigné encore plus faute d'intérêt), ce qui, grâce au blog de John Watson, lui vaut une notoriété grandissante, Sherlock Holmes est engagé par son frère pour une affaire délicate. Une certaine Irène Adler a des photos compromettantes d'un membre de la famille royale et entend bien en faire ce qu'elle veut.

Pour le retour de la série après plus d'un an d'absence, Moffat et Gatiss n'ont pas choisi la facilité. Un scandale en Bohème a beau n'être qu'une courte nouvelle, elle a mis en scène la seule femme capable d'en remontrer à Sherlock Holmes, et les adaptations se sont souvent cassés les dents avec ce personnage. Heureusement, ici, il n'en est rien.

Mais tout d'abord, il y a la résolution du fameux cliffhanger de la saison 1, et la façon dont la tension est brisée est plutôt inattendue après toutes les théories inattendues. Bien sûr, le choix de s'en sortir par un moyen comique risque d'en décevoir, mais une solution sérieuse n'aurait pas satisfait tout le monde non plus, donc autant rire un bon coup.

Après quoi, dans une suite de scènes bourrées de clins d’œil au canon, on voit l'association Holmes/Watson se solidifier. Tout cela est bien amusant, mais il faut lancer l'intrigue principale, ce qui est finalement fait.

Comme souvent avec Steven Moffat, on ne sait pas vraiment où on va pendant une bonne partie de l'épisode, même si là c'était dans le bon sens du terme. Cela dit, c'est assez déstabilisant car on passe d'une première partie souvent à mourir de rire à une seconde beaucoup plus grave.

La première confrontation avec Irène est jouissive. Elle reprend des éléments de l'histoire (le déguisement de prêtre et la fausse alerte incendie) tout en la modernisant et Lara pulver dans le rôle d'Irène est magnifique. Encore plus qu'avec Moriarty on sent que Sherlock a trouvé à qui parler.

La deuxième partie fouille davantage les relations entre les différents personnages. Sherlock/Irène, bien sûr, mais aussi Sherlock/John ou Sherlock/Mycroft, relations plus ou moins faciles à cerner d'ailleurs. Mycroft a énormément d'importance dans cette histoire, mais il est un peu dommage que de son côté, Lestrade soit plus effacé.

Déstabilisant, donc, et peut-être même foutraque en apparence, A Scandal in Belgravia est un épisode très riche qui fait passer le spectateur par toute une gamme d'émotion. En commençant d'entreée très fort on se demande du coup si la suite parviendra à maintenir le niveau.