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Potion précédente-Potion suivante Dumbledore et le Docteur
Ça faisait un bout de temps que je n'avais pas pondu une analyse relative à Harry Potter, mais avec la cure intensive de Doctor Who que je me suis faîte dernièrement, il y a quelque chose qui s'est petit à petit imposée à moi, le parallèle que l'on pouvait faire entre le personnage d'Albus Dumbledore et celui du Docteur. Sans entrer dans les détails ou même chercher à tout prix des points communs, les deux séries, bien que très différentes extérieurement, réussissent à réunir les mêmes ingrédients qui font tout leur charme: deux séries tout public, avec différents niveaux de lecture et d'humour qui les rendent passionnantes quelque soit l'âge. Le même côté typiquement britannique qui leur donne leur identité. Les mêmes valeurs, la même combinaison entre l'aventure, le merveilleux, l'humour, le frisson et la tristesse. La même galerie de personnages délirants, ordinaires, torturés, terrifiants... Au bout de quatre saisons, la ressemblance entre le personnage de Dumbledore et celui du Docteur me semblait évidente, sans pour autant qu'il y ait d'inspiration d'un côté ou de l'autre (si le Docteur a été inventé bien avant Dumbledore, dans les années 60, ce dernier tient plus de la figure à la Merlin à laquelle JKR a ajouté sa touche personnelle. Et si le Docteur dont je vais parler plus en détail a fait son apparition après Dumbledore, en 2005, lors d'un relaunch de la série, je ne pense pas non plus à une influence. Il y a deux savoureuses allusions à Harry Potter dans l'épisode The Shakespeare Code, saison 3 épisode 2, mais qui ne touchent pas à la personnalité du Docteur. Afin de clarifier la situation pour ceux qui ne connaissent pas encore Doctor Who (et vu la promotion qu'on en fait en France, ce n'est pas étonnant), le Docteur est un extra-terrestre originaire de la planète Gallifrey, héros d'une série télévisée devenue une véritable institution outre-manche. Seigneur du Temps, il compte plus de neuf siècle au compteur et voyage à travers l'espace et le temps à bord du TARDIS, un vaisseau spatial ressemblant extérieurement à une cabine de police. Il est doué d'une faculté de régénération: quand il est mortellement blessé, il peut se réincarner un certain nombre de fois, changeant non seulement d'aspect, mais également légèrement de personnalité. Le Docteur dont je vais parler le plus souvent est le dixième, incarné par David Tennant, mais aussi de son prédécesseur, joué par Christopher Eccleston. Pour ne pas nous y perdre, quand il faudra différencier les deux, Tennant sera appelé Ten et Eccleston Nine. Je ne parlerais pas des précédents docteurs car: 1) je ne les connais quasiment pas, 2) un élément important qui permet le parallèle avec Dumbledore n'a eu lieu que juste avant l'arrivée de Nine et n'est évoqué que dans la nouvelle mouture de la série (raison pour laquelle je parlerais de saisons 1, 2, 3 et 4 alors qu'il y a eu de nombreuses autres saisons avant, mais il est inutile de les connaître). Bref, enfourchons notre balai ou montons à bord du TARDIS, c'est parti. I) Deux génies Un des traits que l'on souligne très vite dans Harry Potter, est à quel point Dumbledore est un sorcier puissant et largement supérieur à la moyenne. Dès le premier tome, McGonagall, Hagrid, Percy ou Ron mettent en avant ses capacités et le terme de génie n'est pas usurpé. Le Docteur est lui-même supérieurement intelligent (d'un autre côté, il triche: il n'a pas un cerveau humain), ses capacités étant illustrées à quasiment chaque épisode et il se montre le seul à comprendre ce que ressent le jeune surdoué Luke Rattigan (saison 4 épisode 4), la facilité à mettre des éléments en relation et la frustration devant la lenteur de son entourage. Dumbledore comme le Docteur ne s’embarrassent pas de fausse modestie: leur génie est un fait avéré, il ne sert à rien de le nier. À la fin du tome 1, Dumbledore confie à Harry que l'utilisation du Miroir du Risèd était "une de (ses) plus brillantes idées, ce qui entre nous, n'est pas peu dire". Dans le tome 6, il se déclare lui-même doué d'une intelligence hors du commun. Quant à Ten, il gratifie plus d'une fois les gens qui le cotoient de répliques du type "While we've been chatting away, I forgot to tell you: I'm brilliant." ("Pendant que nous bavardions, j'ai oublié de vous dire: je suis brillant"; saison 3 episode 11). II) Excentricité et enthousiasme. En même temps que son génie, le côté excentrique est un des traits de Dumbledore qui s'impose le plus rapidement, perturbant Harry dès le premier banquet de début d'année. Il reçoit la confirmation par Percy qu'effectivement, Dumbledore est un peu fou, même si l'on n'y voit qu'une fantaisie de bon aloi. De même, si Nine est plus froid et posé avec de brusques poussées d'enthousiasme, Ten est nettement plus exubérant et frappadingue, poussant souvent son entourage à se poser des questions sur sa santé mentale. Si dans les premiers tomes, le côté foufou de Dumbledore est bien accepté, une fois que l'opinion publique se retourne contre lui dans le tome 5, c'est un argument de poids pour le dénigrer: personne n'a du mal à croire qu'il a perdu les pédales et n'est plus digne de confiance. De même, si la surexcitation quasi permanente du Docteur est amusante et contagieuse, dans l'épisode Midnight (saison 4 épisode 10), éprouvant huis-clôs où lui et une poignée d'humains se retrouvent face à une entité menaçante, ce trait de caractère le dessert auprès des autres, paniqués, qui le considèrent comme l'origine du problème, ou tout au moins complice, sa fascination pour la nouveauté étant mal interprêtée dans le climat de peur. Dumbledore est aussi un champion de la tolérance (même si l'on découvre dans le tome 7 qu'il n'en a pas toujours été ainsi). Non seulement vis-à-vis des Moldus, mais également des sorciers marginaux et des créatures magiques. Le Docteur, de son côté, est généralement fasciné et enthousiaste face à toutes sortes de formes de vie, en apparence répugnante ou dangereuse (par exemple face à une guêpe géante homicide dans l'épisode 7 de la saison 4, sa première réaction est de dire: "regarde-toi! Tu es magnifique!" un sourire ravi au visage). Il lui en faut vraiment beaucoup pour haïr une espèce. III) La solitude Tout n'est pas rose, cependant. Les deux personnages ont tout d'abord à faire face au même sentiment: la solitude. Dans le cas de Dumbledore, ses seules qualités pourraient y suffire: étant supérieurement puissant, il est rare pour lui de trouver un interlocuteur qui lui soit égal. De plus, il a énormément de responsabilité, particulièrement dans la lutte contre Voldemort. Tout le monde ou presque prend pour argent comptant que tant qu'il est là, tout va bien. Et bien peu se soucient du fait que tant de responsabilités l'isolent de ses semblables, et que l'on exige énormément de sa part. Personne à qui confier ses doutes, car cela entamerait le moral de ceux qui lui font confiance. Ensuite, Dumbledore n'a personne dans sa vie, et il doit avant tout s'en prendre à lui-même: en négligeant sa famille dans sa jeunesse qu'il percevait comme un frein à sa carrière prometteuse, il l'a finalement perdue: mort de sa soeur et relation avec son frère définitivement entachée. Diriger Poudlard, l'Ordre du Phenix, veiller au futur du monde sorcier et moldu est à la fois un moyen de se rattraper et de fonder une nouvelle "famille" autour de lui, attirant ceux qui ont perdu la leur plus que les autres (Harry, Hagrid ou Rogue, par exemple). Du côté du Docteur, quand s'ouvre la première saison, Nine est plus seul que jamais, et pour cause: il est le dernier Seigneur du Temps, sa planète et ses congénères (et on apprend qu'il était père et avait un frère plus tard dans la série) ont disparu lors de la dernière Guerre du Temps face aux terribles Daleks (une race de mutants ressemblant à des poulpes se déplaçant dans des armures en forme de salières d'environ un mètre de haut agrémentées de "bras" en forme de débouche-évier et de fouet à pâtisserie: riez pendant qu'il en est encore temps, ça changera quand ils crieront "extermination!"). Sans entrer dans les détails, on découvre que le Docteur a sa part de responsabilité, ayant déclenché la disparition totale des Daleks mais aussi de son peuple pour éviter une destruction de l'univers. Solitude telle que quand il découvre l'existence d'un autre Seigneur du Temps survivant à la fin de la saison 3, il voudra à tout prix sauver celui-ci même s'il s'avère sa Nemesis, et un psychopathe complet, mais également le dernier lien avec son peuple. Même si on s'en contenterait, ce n'est pas la seule raison de sa solitude. Il embarque régulièrement des compagnons (ou des compagnes!) dans ses voyages, mais étant doté d'une espérance de vie largement supérieure, ces associations sont forcément éphémaires pour lui, comme il l'explique à Rose, une de ses compagnes (saison 2 episode 3) : "I don't age. I regenerate. But humans decay. You wither and you die. Imagine watching that happen to someone you (...) You can spend the rest of your life with me. But I can't spend the rest of mine with you. I have to live on, alone. That's the curse of the Timelords." ("Je ne vieillis pas. Je me régénère. Mais les humains dépérissent. Vous vous flétrissez et vous mourez. Imaginez regarder ça arriver à quelqu'un comme vous (...). Vous pouvez passer le reste de votre vie avec moi. Mais je ne peux passez le reste de la mienne avec vous. Je dois continuer de vivre, seul. c'est la malédiction des Seigneurs du Temps.") Tout de suite, c'est moins amusant d'être un génie excentrique, non? Mais ce n'est pas tout. IV) Le côté sombre Si Dumbledore marque principalement les esprits par son côté "vieux mage mélangeant puissance et folie douce", cela occulte deux faits présents dès le premier tome: 1) s'il est le seul mage que Voldemort ait jamais craint, ce n'est pas pour des prunes, 2) Il se révèle à la fin du livre un sacré manipulateur auquel rien des manigances de Quirrell n'échappait mais qui a préféré voir comment Harry et ses alliés déclarés (Hermione et Ron) ou non (Rogue) faisaient face à la situation, tout en veillant de loin. Harry manque d'y perdre la vie, mais si Hermione se montre choquée devant les risques que Dumbledore lui a fait courir, Harry ne s'en formalise pas car tout est bien qui finit bien. Quelques années plus tard il chantera une autre chanson. Ses aspects de la personnalité de Dumbledore sont donc là dès le départ, mais ils n'explosent à la face de Harry (et du lecteur) que plus tard: tout d'abord face à Croupton Jr dans le tome 4 (incarné par David "Ten" Tennant dans le film: toutélié) où pour la première fois, le héros prend conscience de l'aspect effrayant et impitoyable que Dumbledore peut avoir face à ses ennemis. Sa puissance est palpable et Dumbledore n'exprime que du mépris envers le fidèle serviteur de Voldemort qu'il voit comme au-delà de toute rédemption possible. Il est bienveillant et donne des secondes chances. Après, pas de pitié. Quant à l'aspect manipulateur de Dumbledore, avéré dans le premier tome, il finit par le rendre beaucoup moins sympathique dans le tome 5, où la situation échappe à son contrôle, et dans le tome 7, il a carrément repoussé certains lecteurs jusque-là bien disposés envers lui. Mais c'est également ce qui fait l'intérêt et la force du personnage qui se révèle bien plus que le visage de vieux monsieur sage et amusant qu'on lui prêtait trop souvent. Encore une fois, sous des dehors excentriques et sympathiques, le Docteur ressemble à Dumbledore sur ses points. Si l'on a accusé David Tennant de trop faire le pitre, il prouve à plusieurs reprises qu'il est parfaitement capable de mettre en avant des côtés plus perturbants de Ten. Ainsi, tout comme Dumbledore est le seul sorcier que Voldemort ait jamais craint, la seule mention du Docteur suffit à effrayer des ennemis pourtant redoutables comme les Daleks, qui ne sont sensés craindre rien ni personne (Rose Tyler aux Daleks: "Five million Cybermen, easy. One Doctor? NOW you're scared!" => "Cinq millions de cybermen, facile. Un Docteur? Là vous avez peur!" saison 2 épisode 13). Dalek Caan, annonçant son arrivée, emploie des termes comme "The Dark Lord is coming" (saison 4, épisode 12), Dark Lord étant habituellement attribué au grand méchant de l'histoire, mais d'un point de vue Dalek, qui est le grand méchant? Le côté impitoyable du Docteur est illustré à plusieurs reprises. Si comme il l'a été dit, il est fasciné par n'importe quelle créature et est toujours prêt à parlementer, une fois les bornes franchies, il n'y a plus de limite. Dans l'épisode de Noël The Runaway Bride, il n'hésite pas à détruire toute la descendance de l'Impératrice Racnoss, et dans l'épisode 9 de la saison 3, après avoir donné une chance à la Famille de Sang de ne pas s'en prendre à lui, il se montre d'une implacabilité qui fait froid dans le dos, le sort qu'il leur réserve leur démontrant qu'il existe pire que la mort (tiens, qu'est-ce que ça me rappelle?): " He never raised his voice. That was the worst thing - the fury of the Time Lord - and then we discovered why. Why this Doctor, who had fought with gods and demons, why he had run away from us and hidden. He was being kind (...) We wanted to live forever. So the Doctor made sure we did." ( Il n'a jamais élevé la voix. c'était le pire; la fureur du Seigneur du Temps; et alors nous avons découvert pourquoi. Pourquoi le Docteur, qui avait combattu dieux et démons, pourquoi il nous avait fui et s'était caché. Il se montrait gentil (...) Nous voulions vivre éternellement. Alors le Docteur s'en est assuré"). Quant au côté manipulateur, il est également bien présent, même s'il n'est généralement pas déplaisant. Simplement, le Docteur prévoit souvent les choses plusieurs coups à l'avance et a confiance dans les capacités de ses compagnons pour remplir leur rôle avec les indices qu'il leur laisse ou leurs propres qualités et esprit d'initiative, et n'est généralement pas déçu. Néanmoins, dans l'épisode final de la saison 4, où le côté sombre du Docteur est sensé se révéler, qu'est-ce qu'on découvre? Comme pour Dumbledore, le revers de la médaille dû à ce travers, les compagnons du Docteur décidant d'une destruction à grande échelle pour éviter une tragédie encore plus grande. Comme son ennemi Davros le souligne alors: "The man who abhors violence, but this is the truth: you take ordinary people and fashion them into weapons... How many have died in your name? The Doctor, the man who keeps on running, never looking back because he dare not, out of shame. This is my final victory, Doctor. I have shown you yourself" (" L'homme qui abhorre la violence, mais voici la vérité: vous prenez des gens ordinaires et vous les transformez en armes... Combien sont morts en votre nom? Le Docteur, l'homme qui ne cesse de courir, ne regardant jamais en arrière parce qu'il ne l'ose pas, tellement il en a honte. C'est ma victoire finale, Docteur. Je vous ai révélé à vous-même"). On ne saurait finir sur une note aussi sordide, cependant. Ces contreparties moins plaisantes rendent à la fois Dumbledore et le Docteur plus effrayants et moins humains, mais ces faiblesses leur donnent également leur profondeur et leur complexité, et les rendent paradoxalement plus humains!
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 29 Juin 2009, 20:37bouillonnant dans le chaudron "Potterverse".
Ingrédients :
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Le dernier salon où l'on cause
Zakath-Nath : Comme les habitués l'ont peut-être remarqué, depuis quelques semaines je fais quelques modifications: fond éclairci et couleur de liens visités modifiée pour plus de confort de lecture, liste de mots-clés à gauche pour palier à l'impossibilité de ranger un article dans plusieurs rubriques à la fois, nouveaux noms pour certains blocs, titres transformés en liens, archives par mois moins encombrantes... J'espère que cela vous sied et vous rend la navigation plus agréable.
CALVET : Bonjour,je cherche à me procurer le coffret de la première époque en français les 68 épisodes.salutat ions Zakath-Nath : Pour Upstairs Downstairs? Malheureusement, je crois qu'il n'y a pas de coffret vf ou avec sous-titre. sous-titre Réagir :
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