Ethan Burke est désormais shérif de Wayward Pines. À peine a-t-il pris ses fonctions qu'il découvre le cadavre d'une jeune femme, Alyssa. Celle-ci avait été chargée de s'infiltrer dans un groupe de dissidents dont fait partie Kate, l'ancienne collègue d'Ethan. Chargé de l'enquête, ce dernier comprend qu'il n'a pas fait le tour de tous les secrets de la petite ville.

Une bonne partie de l'intrigue du premier tome de Wayward Pines reposait sur la quête de vérité d'Ethan Burke. Qu'était cette ville? Comment en sortir et pourquoi les habitants semblaient-ils venir d'époques différentes sans que cela se reflète dans leur âge apparent? Les réponses arrivaient tandis qu'Ethan acceptait la place de shérif laissée vacante par Arnold Pope, jugé trop ambitieux par David Pilcher, le maître des lieux. Ethan allait-il accepter de faire régner l'ordre en maintenant un mensonge? Rien n'était moins sûr.

Les doutes déjà en place ne tardent pas à se renforcer quand Burke doit enquêter sur Kate qui fait partie d'un groupe de rebelles et n'est peut-être pas étrangère à la mort de la jeune Alyssa. Comme on peut le prévoir, la solution est un peu trop fournie sur un plateau pour ne pas s'en méfier et la vérité est ailleurs. On sait désormais où l'on est et l'intrigue de ce deuxième tome tourne autours du dilemme dans lequel se trouve Ethan: ne rien dire de ce qu'il sait à la population pour entretenir la paix ou les mettre en face de la réalité pour qu'ils soient vraiment libres de faire leurs propres choix. Avec un Pilcher de plus en plus mégalomane et sa femme de main Pam ouvertement psychopathe, la décision se trouve moralement facilitée même si d'un point de vue pratique, Ethan est sur la corde, son plan dans les dernières pages dépendant de tellement de facteurs qu'on se dit qu'il privilégie vraiment beaucoup la mise en scène à l'efficacité. En même temps, pour convaincre une foule, il faut savoir soigner ses effets. Le suspense est toujours bien présent mais les ficelles un peu plus apparentes comme le petit twist sur l'identité de Tobias, envoyé en exploration par Pilcher et qui ramène du lourd (mais ce sera pour la prochain tome): il n'y a pas de raison particulière pour utiliser ce prénom à part pour qu'on ne grille pas d'office de qui il s'agit et donc des difficultés à venir et le procédé parait de ce fait grossier pour ne pas dire malhonnête.

Par ailleurs le roman, tout comme le précédent, est un bel exemple de page-turner qu'on referme alors qu'on a l'impression de l'avoir à peine ouvert quelques minutes plus tôt. On laisse les habitants de Wayward Pines en position des plus précaires et avec plus d'interrogations sur leur avenir à plus ou moins long terme que jamais.