Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Un bon flic
Le commissaire principal Isaac Sidel est un héros national après avoir arrêté Henry Armstrong Lee, l'homme le plus recherché du pays. Une notoriété qu'il ne goûte guère, plus préoccupé par l'état des écoles du Bronx que les conférences qu'il doit donner à travers les États-Unis. La réapparition de son amour d'enfance achève de le perturber.

Les quatre premiers romans mettant en scène Isaac Sidel avaient été écrits à intervalles rapprochés dans les années 70. Ce n'est qu'au début des années 90 que Jerome Charyn est revenu à son personnage de "superflic", désormais bien installé à la tête de la police new-yorkaise mais qui étouffe dans ses fonctions. Il se balade toujours dans Brooklyn habillé en clochard (quand il ne se rend pas aux dîners mondains de la municipalité en smoking et cape de Mandrake le Magicien), échange des cartes de base-ball avec un espion syrien, sympathise avec un mafieux et joue l'avocat de Staline avec le beau-père de ce dernier (le mafieux, pas Staline)... Bref, malgré le hiatus de plus de dix ans, pas grand chose n'a changé et le personnage est toujours aussi atypique, comme l'univers dans lequel il évolue.

Ce coup-ci, Isaac retrouve la trace d'Anastasia, qu'il a aimé quand il avait treize ans et qui se fait désormais appeler Margaret Tolstoï. Ces retrouvailles sont-elles les fruits du hasard ou une manœuvre d'on ne sait qui dans on ne sait trop quel but? Sidel ne sait pas trop où il va, nous non plus, dans cette intrigue qui part dans tous les sens comme jamais mais peuplée de personnages hauts-en-couleurs, pour lesquels on éprouve de la sympathie même quand on ne devrait pas, avec un héros qui s'épanouit plus en prison dans un quartier de haute-sécurité qu'en compagnie de la mairesse de la ville, occasionnellement sa maîtresse, qui veut sauver un meurtrier de douze ans et retrouver un amour perdu au passé aussi invraisemblable que son présent. Le talent de flic de Sidel est toujours aussi douteux. Il ne fait rien comme tout le monde, les cadavres s'amoncellent qu'il le veuille ou non et ses méthodes sont aussi discutables que son bilan mais il est impossible de le qualifier de pourri ou d'incapable pour autant. Sa réaction face à l'état des écoles du Bronx et de leurs élèves et face à la politique de la municipalité à leur égard émeuvent. Il y a quelque chose d'attachant chez lui même si on ne sait jamais si on doit l'admirer ou rouler des yeux devant une naïveté étonnante au poste où il est.

Une fois le livre refermé, on n'est pas trop sûr de ce qui s'est vraiment joué même si le pauvre Isaac Sidel a pas mal été joué, c'est certain. Le plaisir de le retrouver est néanmoins intact tout comme celui de ne jamais vraiment savoir à quoi s'attendre quand on commence une de ses mésaventures.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 12 Mars 2023, 12:34bouillonnant dans le chaudron "Littérature".