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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Tombstone
Ancien marshall à Dodge City, Wyatt Earp se rend à Tombstone où il retrouve ses frères Virgil et Morgan, ainsi que son ami le joueur professionnel Doc Holliday. Désireux de mener désormais une vie tranquille, Wyatt voit ses projets contrariés par la bande des Cowboys qui sème la panique dans la région.

Dans les années 90, le western n'était certes plus à son zénith, mais sa première moitié a tout de même vu débouler sur les écrans Danse avec les Loups de Kevin Costner et Impitoyable de Clint Eastwood, deux films récompensés aux Oscars et vite considérés comme des incontournables du genre. Ils ne furent pas les seuls et comme cela arrive quelques fois, deux projets au sujet voisin sont entrés en concurrence, portant sur le fameux Wyatt Earp qui avait déjà inspiré, entre autres, La Poursuite infernale et Règlement de Comptes à OK Corral dont on a déjà parlé en ces lieux. Kevin Costner qui en 1991 avait remporté la bataille des Robins des Bois face au long-métrage de John Irvin et paraissait une valeur sûre du western vit pourtant son Wyatt Earp réalisé par Lawrence Kasdan faire un flop au box-office, peut-être à cause de la qualité de celui-ci, mais peut-être parce que quelques mois avant ce Tombstone avait déjà trouvé son public qui ne voyait pas l'intérêt qu'on lui raconte la même histoire peu de temps après, fut-ce sous un autre angle.

Tombstone se veut plus fidèle au déroulement des événements que ses glorieux ainés, notamment en montrant que la célèbre fusillade n'a pas été la fin de l'affrontement entre les Earp et la bande des Clanton. Le film inclut donc le règlement de comptes qui suivit et conduisit à la mort d'un des frères Earp et la chevauchée de Wyatt pour dézinguer les bandits restants. Malheureusement le scénario n'arrive pas vraiment à tirer partie de cette volonté et à trop vouloir en mettre, se perd dans sa deuxième partie.

On introduit ainsi un certain nombre de personnages qui ne seront pas tous exploités. Par exemple celui incarné par Jason Priestley dont on ne sait pas trop pourquoi il traîne avec les Cowboys puisqu'il ne sait pas tirer et qu'il a plutôt le profil du type qui se ferait taper dessus par les brutes qu'il fréquente. Il finit par quitter le groupe dégoûté par leurs actions mais comme d'autres membres de la bande en ont fait autant auparavant pour aider Earp, sa défection n'apporte rien et on se demande qu'est-ce qu'il était censé apporter à l'histoire. Puisque l'on parle des Cowboys, on reconnait dans leur rang quelques bonnes gueules (Powers Boothe qu'on retrouvera avec plaisir dans Deadwood, Michael Biehn dans le rôle de Johnny Ringo, Stephen Lang dans celui d'Ike Clanton...) mais on ne sait pas qui est le leader. Dans la première scène Boothe est mis en avait, puis on a l'impression que c'est Ringo, mais les Clanton ont parfois l'air d'être les meneurs... Une explication possible à cette confusion est qu'au départ, le rôle du vieux Clanton devait être joué par Robert Mitchum qui comme Walter Brennan dans le John Ford devait incarner le chef du gang. Suite à un accident, il s'est contenté de la narration et son personnage a été supprimé mais apparemment on n'a pas bien su répartir les tâches entre les différents méchants.

Entre autres soucis, la romance entre Wyatt et une actrice est bancale car on n'arrive pas vraiment à traiter de la dépendance au laudanum de sa femme, ce qui rend la dernière scène désagréable malgré le sentiment de romantisme que l'on essaie de nous vendre. De plus la chevauchée furieuse du héros ne débouche sur aucune réflexion sur la violence ou la vengeance. Holliday affirme benoitement que le marshall cherche la justice et non la revanche mais ce n'est absolument pas apparent à l'écran. Outre les noms déjà cités le casting est tout de même classieux (bien que Kurt Russell ne soit pas aidé par sa moustache et surjoue dans la seconde partie): Sam Elliott et Bill Paxton, Val Kilmer surtout, très à son aise en Doc Holliday (pas assez torturé et trop gentil à mon goût toutefois), des vieux de la vieille comme Harry Carey Jr et Charlton Heston et des petits jeunes qui n'auront pas trop confirmés ensuite (Jason Priestley donc mais aussi Billy Zane fort ridicule). Cependant, la réalisation de Cosmatos (ou de Russell, qui a apparemment pris les choses en main en court de route) est très impersonnelle et sans éclat, tout comme la photographie qui ne met pas franchement en valeur les paysages (et dans ce domaine, on a vu franchement mieux dans d'autres westerns. Peut-être que les environs de Tombstone ressemblaient vraiment à cela mais alors on comprend que certains cinéastes aient cherché des paysages plus spectaculaires).

Tombstone est donc une déception malgré sa jolie distribution et un désir d'insérer un peu plus de détails historiques que d'ordinaire dans l'adaptation à l'écran d'un événement qui a participé à la légende de l'Ouest. Je préfère largement revoir La Poursuite infernale, bien plus fantaisiste à ce niveau mais aussi plus lyrique et mélancolique.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 12 Janvier 2020, 18:37bouillonnant dans le chaudron "Films".