Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Winter Spirits
--> Ghostly tales for frosty nights
La période de Noël est souvent synonyme de repas de famille et de cadeaux. C'est également la période où les esprits se manifestent, parfois protecteurs, parfois vengeurs.

Il y a deux ans, The Haunting Season avait proposé huit histoires de fantômes de bonne tenue malgré une tendance à situer l'action durant l'ère victorienne, ce qui à la longue était un peu redondant. On croisait des noms comme Laura Purcell, Jess Kidd ou Natasha Pulley, des habituées du genre. On remet ça cette année dans The Winter Spirits avec non pas huit mais douze nouvelles histoires, et donc de nouveaux auteurs, et pas des moindres.

On commence avec Host de Kira Millwood Hargrave qui avait signé Confinement dans la précédente anthologie. Elle revient à l'Angleterre du XIXe siècle où un couple de bourgeois, désespérés par la mort de leur fille, décident de se fier à une spirite qui leur affirme qu'elle peut faire revenir l'âme de la défunte dans le corps d'une enfant du même âge. Une petite orpheline est sélectionnée, l'opération ne tourne pas comme prévue. Petite mise en jambes un peu confuse au début mais qui met dans l'ambiance.

Inferno de Laura Shepherd-Robinson, nouvelle recrue, montre un vil séducteur trouver refuge dans une villa italienne où il doit retrouver de vieux amis de débauche. Il est hanté par ses anciennes conquêtes qu'il a trahis. Les gentlemen byroniens prennent cher ici dans une nouvelle très satisfaisante.

Andrew Michael Hurley avait écrit The Hanging on the Greens qui avait le mérite de ne pas exploiter encore une fois l'Angleterre victorienne mais m'avait paumée. The Old Play est plus claire et nous parle d'un acteur qui pour le réveillon reprend un rôle de mendiant dans une pièce traditionnelle mais la représentation du soir va aller un peu trop loin dans la tradition. On lorgne vers l'horreur folk pour un résultat très réussi.

Dans A Double Thread, Imogen Hermes Gower opte pour une narratrice très antipathique, en exil en Cornouailles alors que son mari industriel est en procès après la mort d'ouvriers dans l'incendie d'une usine. Elle exploite la femme de chambre que lui confie sa tante pour qu'elle lui couse une robe superbe, jusqu'à la mort. La robe sera prête pour la grande entrée de l'odieuse patronne dans la haute société new-yorkaise. Vengeance d'outre-tombe et critique sociale forment ici un bon cocktail.

On enchaine avec The Salt Miracles de Natasha Pulley. Autrice dont je n'avais pas vraiment aimé le roman The Watchmaker of Filigree Street ni la nouvelle The Eel Singers qui reprenait les mêmes personnages. Elle les quitte cette fois-ci pour une étrange histoire montrant un homme envoyé dans une île pour enquêter sur des guérisons miraculeuses. Encore une fois, je trouve la mise en place un poil confuse mais l'idée est originale et aurait fait un bon départ pour un épisode de Doctor Who.

Dans Banished Elizabeth Macneal aborde comme dans Monster le cas d'un mari tyrannique (et victorien). Cette fois-ci par le biais d'une médium chargée de chasser l'âme de la défunte épouse d'un riche personnage, épouse décrite comme violente et folle de son vivant. On se doute bien vite que les apparence sont trompeuses et justice à retardement est faite. Pas très original même si Macneal met en avant une affaire réelle pour l'occasion.

Bridget Collins revient avec The Gargoyle où une autrice en panne d'inspiration et déprimée par une rupture tente d'écrire un nouveau roman mais commence à se sentir épiée et à avoir la frousse. Finalement, le récit s'avère plus drôle que terrifiant, pourquoi pas.

Stuart Turton est peut-être le nouveau nom le plus attirant de cette nouvelle anthologie et il nous vient avec The Master of the House dans laquelle un père snob et négligent tente de récupérer son fils enlevé par le diable lui-même qui lui offre une vie remplie d'affection. Forcément moins alambiquée que ses romans, la nouvelle change un peu des histoires de fantômes et se révèle assez touchante.

Jess Kidd qui avait écrit la dérangeante Lily Wilt, signe cette fois Ada Lark, l'histoire d'une orpheline recrutée par une médium malhonnête pour arnaquer une riche veuve qui a perdu sa fille. Une fois dans la riche demeure, Ada comprend que la fille en question n'est pas complètement partie. Le cadre est classique mais l'héroïne est attachante.

Avec Stuart Turton, Catriona Ward est probablement le nouveau nom le plus séduisant de cette anthologie. Jenkin, c'est une créature qui suit une jeune femme et gagne en force chaque fois qu'elle ment. L'histoire est cruelle et stressante, avec une narratrice peu aimable mais que l'on plaint quand on a le tableau d'ensemble et la chute laisse un bon sentiment d'amertume en bouche.

Pour The Widow's Walk de Susan Stokes-Chapman, on revient à un cadre plus familier, en Angleterre au XIXe siècle! Une fabricante d'éventails très sollicitée a été abandonnée par son mari... Ou peut-être pas. On comprend assez vite ce qui s'est passé et on aurait pu en rester là mais une revanche sadique ne suffisait pas, il faut un fantôme, thème oblige.

On conclut avec Carol of the Bells and Chains de Laura Purcell. Elle propose toujours du très classique, c'est encore le cas avec une pauvre gouvernante qui raconte à ses charges au trois-quart insupportables l'histoire du Krampus, qui finit par se manifester. On ne peut pas vraiment se réjouir de la punition des sales gamins car Purcell préfère nous emmener dans une direction bien cruelle.

Comme The Haunting Season, The Winter Spirits est une anthologie au niveau homogène et qui s'étoffe avec quatre nouveaux auteurs. La prédominance de l'Angleterre du XVIIIe-XIXe siècle demeure même si elle est moindre et l'on souhaite que ces histoires de fantômes de Noël deviennent un rendez-vous régulier, au regard de la qualité de l'ensemble.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 25 Octobre 2023, 19:28bouillonnant dans le chaudron "Littérature".