Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Winter King, saison 1
Au Ve siècle en Bretagne, Arthur, fils illégitime du roi Uther, est banni par son père après avoir échoué à sauver la vie de l'héritier du trône. Quand nait Mordred, le petit-fils d'Uther, ce dernier, mourant, rappelle néanmoins Arthur pour qu'il protège le nouveau roi en bas-âge et son royaume des ambitions des seigneurs voisins et de l'envahisseur saxon.

J'avais lu The Warlord Chronicles il y a bien longtemps de cela et j'en gardais un bon souvenir. Bernard Cornwell, routier du roman historique, abordait le mythe arthurien comme si, justement, il s'agissait d'une nouvelle fiction historique comme ses Chroniques saxonnes, ce qui signifiait que la magie était absente ou peu s'en faut: Merlin et Nimue sont bien présents mais leurs pouvoirs druidiques, vus par un narrateur tout prêt à y croire, restent ambigus. Il y avait donc un créneau où se placer pour les créateurs de la série. Porter l'accent sur la reconstitution historique, garder le doute concernant les capacités des druides, pour ne pas souffrir de la comparaison inévitable avec Game of Thrones et surfer sur le succès (modeste) de The Last Kingdom adapté du même Cornwell pour attirer les spectateurs.

Ce n'est pas le calcul qui a été fait. Pas de soucis de rigueur historique, les costumes comme les coiffures ou les habitats sont fantaisistes même si tout de même pour la plupart on cherche à faire Haut Moyen-Âge. Ce n'est donc pas de ce côté qu'il faudra y trouver son compte et de fait, les scénaristes ôtent vite tout doute vis-à-vis de Merlin et Nimue en montrant leurs visions fragmentaires du futur. Néanmoins, pour les amateurs de fantasy, on devra s'en contenter, à l'exception aussi de l'épée d'Arthur légendaire, le reste de la série sera très terre-à-terre. On ne sait donc pas trop quel public les créateurs de The Winter King ont voulu privilégier mais si le but était de capter les deux, l'inverse risque de se produire. Car encore, ce flou serait acceptable si les intrigues se révélaient passionnantes et portées par des acteurs charismatiques.

Or, on s'ennuie ferme à regarder Arthur s'imposer comme régent de Mordred face à des rois voisins opportunistes et Derfel apprendre la vie de guerrier. Cet Arthur chef de guerre, exilé par son père mais qui a su faire preuve de ses capacités et pour qui Derfel éprouve admiration et loyauté, est désespérément lisse, même quand il fait des mauvais choix en faisant capoter une alliance cruciale pour épouser celle pour qui il a eu le coup de foudre, Guenièvre évidemment (qui arrive cependant à être plus sympathique que le souvenir du livre que j'en avais... peut-être parce que dans les romans on ne la voyait que par le regard de Derfel). Derfel n'est pas un mauvais protagoniste mais peu original dans son parcours (qui rappelle celui d'Uhtred dans The Last Kingdom, partagé entre deux peuples ennemis). Seule Nimue arrive pour l'instant à émouvoir, il faut dire qu'elle en bave des ronds de chapeaux.

Difficile de dire ce qui tient de l'écriture ou de la distribution car si le personnage d'Arthur a l'air lisse sur le papier, c'est aussi le cas à l'écran en voyant son interprète, Iain de Caestecker, pas vraiment mauvais mais qui ne dégage rien tandis que Jordan Alexandra dans le rôle de Guenièvre est handicapée par une perruque moche et il est de toute manière toujours difficile d'incarner une femme pour laquelle on mettrait en péril un royaume. Ellie James en Nimue est celle qui tire le mieux son épingle du jeu et on croise quelques bonnes gueules de la télé anglaise (Eddie Marsan, Daniel Ings...) mais dans l'ensemble, personne qui donne envie de suivre rien que pour l'affection qu'on lui porte ou une prestation qui vaut le détour.

Malgré tout de même de beaux paysages du sud-ouest de l'Angleterre, The Winter King fait partie de ces séries moyennes et surtout ternes, qui ne sont pas honteuses, on est loin du nanar, mais qui échouent à passionner. Le renouvellement n'est pas encore garanti mais qu'il arrive ou non, cette première saison risque de ne pas marquer les esprits.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 6 Novembre 2023, 22:05bouillonnant dans le chaudron "Fantasy".