Un éclaireur envoyé sur Terre par une terrifiante entité galactique se nourrissant du pouvoir qui donne aux actifs leurs étonnantes capacités est sur le point d'arriver et le Grimnoir entend bien être prêt à le repousser. Pour cela, Jake Sullivan et son équipe partent en mission en territoire ennemi, ignorant que Faith est toujours vivante. Elle pourrait être la clé de la victoire ou devenir un danger encore plus destructeur que celui contre qui le Grimnoir lutte.

Conclusion d'une trilogie, Foudre de Guerre plaçait les attentes haut après avoir fait miroiter un ennemi cosmique depuis la fin du premier tome. On se prépare donc à un affrontement majeur, qui a lieu rassurons-nous, mais l'enjeu était peut-être un peu trop écrasant, ou Larry Correia peu enclin à étaler son intrigue plus que de coutume. L'avantage est qu'encore une fois, l'intrigue file vite, sans gras, avec beaucoup d'action et des personnages bien malmenés (un membre du groupe originel passe ainsi une fois encore l'arme à gauche au terme d'une bataille violente et d'un sacrifice courageux). On voyage beaucoup, de Berlin où l'on découvre enfin la sinistre citée morte évoquée dès Magie Brute jusqu'à Shanghai, citée libre en fait sous domination de l'Imperium.

L'inconvénient, c'est qu'on va parfois un peu vite en besogne. Pour un dernier tome de trilogie, on ne laisse pas tout le monde briller du même éclat. Ainsi, Francis et Dan restent en arrière aux États-Unis pour une sous-intrigue survolée avec un méchant peu développé (on sait qu'il est louche quand Correia lui prête un goût pour le collectivisme, rien de bon ne peut sortir de là, ni des syndicats forcément enquiquineurs pour le gentil patron Francis). On introduit un nouvel Actif, Wells, qui promet d'être source de problème puisqu'il s'agit d'un psy sociopathe qui a dégommé plus de codétenus à Rockville que Sullivan mais on n'en fera pas grand chose. On sent un peu trop qu'il n'est introduit que pour être utilisé dans un roman ultérieur. Il en va de même pour Ian, membre du Grimnoir qui ne croit guère aux histoires d'éclaireurs et pour qui l'Imperium est la seule menace, dont un passage laissait penser qu'il pourrait créer des ennuis avant la fin mais qui ne fera rien, ni pour arranger ni pour déranger, juste admettre que ah oui, les autres avaient raison en fait. De plus, c'était sans doute fatal mais avec tous les pouvoirs en présence concentrés sur Faith, Jake, Toru et "le président", sans parler de l'ennemi véritable en embuscade, on se dirigeait forcément vers des combats titanesques et le grosbillisme des protagonistes lasse un peu.

Malgré ces défauts, Foudre de Guerre propose une fin appropriée quoique trop expéditive à une trilogie efficace et divertissante. On peut s'arrêter là sans être trop frustré mais c'est aussi avec plaisir qu'on envisage de reprendre des nouvelles des héros à l'occasion.