Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore

Potion précédente-Potion suivante
The North Water
Patrick Sumner, ancien chirurgien militaire disgracié, s'engage à bord d'un baleinier en route pour l'Arctique. Il ignore que l'armateur, le capitaine et son second ont prévu de saborder le bateau pour en toucher l'assurance et la présence à bord de Henry Drax, un harponneur brutal, ne va pas apaiser le voyage.

Quelques années après la première saison de The Terror qui nous avait convié à un éprouvant voyage dans les étendues glacées du Grand Nord, la chaîne américaine AMC remet le couvert, cette fois en partenariat avec la BBC: encore une adaptation d'un roman, cette fois-ci écrit par Ian McGuire, roman que je n'ai du reste pas lu. Andrew Haigh signe à la fois le scénario et la mise en scène et on a droit à un beau casting réunissant entre autre Jack O'Connell, Colin Farrell, Stephen Graham, Peter Mullan, Sam Spruell ou encore le vétéran Tom Courtenay. Au terme des cinq épisodes, mes sentiments étaient toutefois mitigés.

Les personnages sont pour la plupart assez sommaires: Patrick Sumner est traumatisé par son service aux Indes et se drogue au laudanum mais a encore quelques idéaux sur la nature humaine et quelque désir de justice, Drax est bestial et sans scrupules, Cavendish, le second du bord, est une crapule tout comme Baxter l'armateur... Dans l'ensemble, c'est bien joué mais on sent un peu trop que Colin Farrell se lance dans un rôle de composition volontairement ingrat, passant les cinq premières minutes sans dialogues à souffler comme un phoque pour bien illustrer le côté animal de son personnage. Jack O'Connell n'est pas un mauvais acteur principal mais n'arrive pas toujours à trouver le bon équilibre entre l'aspect torturé de Sumner et le fait qu'il soit un peu le référent du spectateur, encore naïf alors qu'il débarque dans un nouvel univers.

Haigh s'en tire avec les honneurs quand il s'agit de montrer des hommes perdus dans une immensité glacée, dépeint sans complaisance des scènes de chasse aux phoques ou à la baleine (autant avertir, le spectacle n'est pas Bardot-compatible) mais le récit hésite entre thriller et survival sans trop d'intensité dans les deux cas. Lorsque les personnages sont encore à bord du bateau, le décor n'est pas assez oppressant, une fois sur la banquise, là encore, malgré les tensions dans le groupe, le climat et un ours polaire, il y a comme un manque d'âpreté. En fait, la mini-série souffre vraiment de la comparaison avec The Terror.

Bien que ce ne soit pas forcément volontaire, on retrouve plusieurs points communs entre les deux œuvres, et pas seulement parce que l'intrigue se déroule dans l'Arctique au XIXe siècle: une première partie sur un navire, la deuxième avec une poignée de survivant à pied, un protagoniste qui se bat contre sa dépendance à une substance nocive, un membre de l'équipage maléfique qui s'ingénie à aggraver la situation, une rencontre avec de braves Inuits qui vont payer cher leurs négociations avec les Britanniques... Malheureusement, et pas seulement parce que The North Water ne bénéficie que de la moitié des épisodes de son aînée, la mini-série n'atteint pas le jusqu'au-boutisme dans le désespoir ou la richesse dans les rapports entre les différents membres de l'expédition que la précédente adaptation diffusée sur AMC.

The North Water n'en demeure pas moins une mini-série de bonne tenue et soignée sur la forme mais il lui manque le petit quelque chose qui différencie une bonne série d'une grande série.

potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 13 Août 2021, 16:11bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".