Tip, un orphelin élevé par la méchante sorcière Mombi, s'enfuit de chez elle avec un mannequin à tête de citrouille auquel il a donné vie. Ensemble et bientôt accompagnés d'un cheval de bois, ils décident de se rendre dans la Cité d'Émeraude, sans se douter que celle-ci, dirigée par l'Épouvantail, va bientôt tomber aux mains d'une armée rebelle.

The Wizard of Oz ne m'avait pas réservé de grandes surprises même si je n'avais qu'un lointain souvenir de son adaptation en film mais avec ce deuxième livre du cycle j'avançais davantage en terrain inconnu: le magicien escroc (et usurpateur découvre-t-on) est reparti dans son ballon et depuis plus de nouvelles, Dorothy était rentrée au Kansas... On découvre donc un nouveau protagoniste, Tip, qui vit chez une vilaine sorcière appelée Mombi. Je n'étais en fait plus totalement en territoire inconnu du coup car il y a environ cinq ans (ça me semble plus lointain), j'avais suivi une série annulée au bout d'une seule saison, Emerald City, relecture libre de l'univers de Baum, réalisée par Tarsem Singh. Une série très imparfaite mais dont l'esthétique valait le détour et où apparaissaient Tip et Mombi (jouée par Fiona Shaw). Or vu ce qui arrivait à Tip dans cette série, j'attendais une péripétie similaire dans le roman, qui n'arrive qu'à la fin.

Quant au reste, comme dans le roman initial, on enchaîne des chapitres courts présentant bien des rebondissements, on croise des personnages amusants faits de bric et de brocs et on découvre ce que devient Oz depuis le départ de Dorothy. L'Épouvantail dirige désormais la Cité d'Émeraude mais se fait détrôner par une armée de femmes munies d'aiguilles à tricoter qui pillent le trésor de la ville pour pouvoir s'acheter de nouvelles robes et forcent les hommes à accomplir toutes les tâches ménagères, ce pour quoi ils ne sont guère doués, tout comme elles-mêmes ne sont guère douées pour la guerre et gagnent seulement faute de résistance. Là, on se dit que bon, le roman a été écrit en 1904 mais quand même... D'après Wikipédia, l'auteur soutenait les suffragettes. Ce n'est pas avec Jinjur et ses acolytes qu'on le devinerait en tout cas. Heureusement, Glinda et sa propre armée de femmes se montrent plus impressionnantes et on introduit également le personnage de la princesse Ozma, amenée à revenir, ce qui contrebalance un peu ce qui a précédé. Il ne faut peut-être pas aller chercher très loin une morale, tout comme dans le fait qu'un dirigeant aimé de son peuple et choisi par lui s'efface sans problème devant une héritière du trône sortie d'un chapeau.

The Marvelous Land of Oz poursuit l'exploration du monde d'Oz et amène un nouveau personnage important. En dehors de tout ce qui tourne autour de l'armée de révolte, il est agréable à lire avec un ton toujours aussi léger.