Ivy Lockwell est l'aînée de trois filles, et préfère bouquiner que chercher un mari comme on l'attend d'elle. Lorsqu'elle décroche une place de gouvernante chez le mystérieux Mr Quent, elle va se retrouver mêlée à une conspiration contre la couronne d'Altania, et affronter bandits et magiciens.

Comme mon chouchou Jonathan Strange and Mr Norrell, ce qui passait pour un premier roman d'un certain Galen Beckett (en fait l'écrivain Mark Anthony) mêle magie et romans classiques anglais à la Austen, Dickens et patincouffin. Avec beaucoup de bonheur et même si le rythme est lent, on se passionne vite pour les différents personnages, comme la famille Lockwell qui rappelle forcément les Bennet (il y a même le cousin lourdingue qui va hériter de la maison) même s'il y a suffisamment de différence pour que ce ne soit pas une simple transposition. Le livre est divisé en trois parties et la deuxième est assez différente puisque c'est une longue lettre d'Ivy narrant à son père ses aventures chez mr Quent, et l'on passe de Dickens/Austen version fantasy à une sorte de Jane Eyre mâtiné de Tour d'écrou, avant de revenir au ton de la première partie dans le dernier tiers.

En tout cas, le mélange des genres fonctionne, des pistes intrigantes sont lancées pour la suite tout en proposant un livre qui tient presque tout seul. La petite déception vient finalement de Mr Quent, peu présent et sans doute moins charismatique qu'espéré, ce qui fait que la romance (vite expédiée) avec Ivy ne se hissera pas au niveau de Jane et Rochester, par exemple. Mais il a encore deux tomes pour briller, alors ne perdons pas espoir. Si la suite est à la hauteur, ce sera une de mes bonnes découvertes de l'année.