Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore
The English (2)
Dimanche 11/02 16:30 - Zakath-Nath
Doctor Who: The Giggle (2)
Lundi 11/12 12:11 - Zakath-Nath
Alice, Sweet Alice (2)
Mardi 16/05 09:35 - Zakath-Nath
Over the Garden Wall (2)
Mardi 04/04 09:12 - Zakath-Nath
House of the Dragon, saison 1 épisode 9: The Green Council (2)
Vendredi 21/10 12:03 - Zakath-Nath
The Goes Wrong Show, saison 2 (2)
Jeudi 15/09 19:05 - Zakath-Nath
Call Me by Your Name (2)
Dimanche 21/08 09:12 - Zakath-Nath
La Quête de Saint Camber (2)
Dimanche 05/06 11:14 - Zakath-Nath
Le 14e Docteur arrive! (2)
Lundi 09/05 18:56 - Zakath-Nath
Dracula (1)
Vendredi 21/10 11:26 - ariannememphis

Potion précédente-Potion suivante
The Haunting of Bly Manor
En 1987, Dani Clayton, jeune américaine installée en Angleterre, est engagée comme gouvernante pour s'occuper de deux jeunes riches orphelins, Miles et Flora. Tout d'abord enchantée à la découverte des enfants et de la vaste demeure où ils vivent, Dani déchante face à leur conduite souvent inquiétante et devant des apparitions inexpliquées.

Il y a deux ans, Mike Flanagan avait remporté un franc succès avec son adaptation libre en dix épisodes du court roman de Shirley Jackson Maison hantée, sommet de la littérature à base de... maison hantée. Pour ma part, tout en reconnaissant le savoir-faire, je n'ai pas été totalement conquise: il m'a bien fallu quatre épisodes pour entrer dedans et la fin prenant le contrepied de l'esprit du livre m'avait un peu déçue. Un tel succès ne pouvait néanmoins pas être laissé sans suite par Netflix et c'est désormais au Tour d'écrou d'Henry James de passer à la moulinette d'une relecture. Mike Flanagan est toujours à la production mais plus en retrait, on retrouve également des acteurs de Hill House, notamment Carla Gugino et Henry Thomas, les chouchous de Flanagan.

Les éléments de base du petit roman (ou de la longue nouvelle) sont bien présents: l'oncle distant, les enfants beaux et doués mais perturbés, l'aîné renvoyé de l'école, la domesticité, le souvenir de Miss Jessel et Peter Quint qui hante toujours les lieux... L'héroïne sans nom est ici rebaptisée Clayton, en hommage au réalisateur des Innocents, adaptation la plus connue et sans doute la plus réussie de l’œuvre. Naturellement, entre la modernisation et la nécessité de remplir neuf épisodes, on peut s'attendre à pas mal de changements et c'est là que ça se complique.

Certaines modifications sont pertinentes: la différence de classe entre Quint et Jessel n'est pas suffisante en 1987 pour que leur liaison soit choquante pour cette raison et la question du milieu social se pose surtout quand Quint, indispensable à la famille, réalise qu'en dépit de ses talents il ne pourra jamais devenir associé des Wingrave en raison de ses origines modestes. Malheureusement, toute l'ambiguïté du Tour d'écrou, tous les sous-entendus malsains sont ripolinés: on sait exactement pourquoi Miles a été renvoyé de l'école, et on justifie ses actes par une volonté de se faire virer afin de retrouver sa sœur qui a besoin de son aide. Pire, on donne une origine au mal en remontant à une tragédie datant de plusieurs siècles et l'on se retrouve avec une histoire de fantômes traditionnelle, où les spectres se multiplient et n'ont pas toujours conscience d'en être, une sorte d'American Horror Story de meilleur goût mais toute aussi répétitive. Les premiers épisodes sont prometteurs mais on tourne ensuite en rond avant qu'une fin particulièrement niaise vienne conclure la saison.

Celle-ci n'est tout de même pas sans qualités: le casting est réussi bien qu'Henry Thomas en Anglais de la haute rappelle bizarrement le James Fleet des années 90. Les relations entre Hannah et Owen d'un côté, Dani et Jamie de l'autre sont plutôt touchantes et les gamins arrivent à être inquiétants, l'impression de voir des adultes miniatures plutôt que des enfants de leur âge étant ici justifiée. La réalisation est soignée mais n'est pas particulièrement inventive. Pour donner une idée, un épisode flash-back est en noir et blanc, pour bien qu'on comprenne qu'il est situé loin dans le passé. On est loin d'un épisode tourné entièrement en plan-séquence mêlant plusieurs époques.

The Haunting of Bly Manor est une mini-série jolie à regarder et bien servie par ses interprètes mais elle tire vite en longueur et surtout évacue complètement ce qu'il pouvait y avoir de dérangeant dans le récit d'Henry James.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 12 Octobre 2020, 17:53bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".