Daniel, agent immobilier, voit ressurgir lors d'une visite le souvenir de Frank, homme à tout-faire qui construisit une maison de vacances pour sa famille lorsqu'il était enfant. Une maison bourrée de malfaçons mais ce n'était que la partie émergée de l'iceberg. Daniel commence alors à prendre conscience de l'étendue des dégâts causés par Frank, qui va bien au-delà d'une plomberie défectueuse, et à réaliser la vraie nature de ce dernier.

Pour ce que j'ai lu des romans de Bentley Little, ceux qui s'éloignaient de la formule bien rodée que l'on peut trouver par exemple dans The Store, à savoir The Haunted et The House, n'étaient pas vraiment convaincants et aboutis malgré de bonnes idées. Aussi était-ce avec un peu de crainte que je me suis lancée dans The Handyman. La première partie est très réussie: Frank est inquiétant, tout comme sa femme Irène sans que le narrateur puisse mettre le doigt sur ce qui cloche, en dehors de l'incompétence du bonhomme pour construire une maison qui tienne debout malgré ses vantardises, le fantastique est tout d'abord discret et alors qu'on s'y attend le moins arrive une scène-choc qui marque les esprits. Les premiers chapitres sont donc très accrocheurs, avec une approche plutôt originale du thème de la maison hantée.

Malheureusement, la deuxième partie est moins emballante, laissant temporairement de côté Daniel pour replonger dans le passé et d'un chapitre à l'autre montrer le sort de victimes plus ou moins sympathiques de Frank, ainsi que d'aborder les origines de ses pouvoirs. Des petites scénettes horrifiques qui n'apportent finalement pas grand chose à la compréhension et allongent la sauce avant de remettre l'intrigue sur les rails. Le repère de Frank a du potentiel et aurait presque mérité un roman à lui tout seul mais il faut conclure et Bentley Little le fait vite et... ni bien ni franchement mal. Il y avait sans doute d'avantage à faire avec Irène, George et Betsy. Décidément, savoir comment achever un roman d'épouvante n'est pas un exercice facile.

The Handyman commence donc très fort avant de s'essouffler et peine à maintenir la tension jusqu'au bout malgré un adversaire sinistre à souhait mais dont Little n'exploite pas toutes les possibilités.