Will Burton est brillant avocat qui n'a jamais perdu aucun des cas qu'on lui a confié, ce qui lui vaut le surnom de "the escape artist", l'artiste de l'évasion. Quand on le charge d'innocenter Liam Foyle, un jeune homme bizarre accusé d'un horrible meurtre, Burton s'en assure avec son efficacité habituelle, tout en étant persuadé de la culpabilité de son client. Mais une fois Foyle remis en liberté, les ennuis de Burton commence.

Cette mini-série de trois épisodes d'une heure produite par la BBC était fort alléchante sur le papier: casting attirant avec notamment David Tennant et Toby Kebbell dans les rôles de Burton et Foyle, teaser qui laissait espérer un suspense haletant qui verrait le piège se refermer sur le pauvre avocat. Pendant deux épisodes et demi, pourtant, j'ai suivi ça avec l'envie de connaître le fin mot de l'histoire, ce qui est déjà bien, mais sans trouver tout cela bien extraordinaire. Le premier épisode met déjà du temps pour poser l'intrigue, et si les dernières minutes sont pleine d'une tension délicieuse, on se dit quand même que le scénariste aurait pu amener ce climax plus vite ou moins maladroitement. Si les acteurs sont bons, la réalisation est étrangement plate, la télé britannique nous ayant habitué à des ambiances plus soignées. Le deuxième épisode ne fait que confirmer cette impression; oui, on veut savoir comment Burton va s'en sortir, mais tout parait bien simple: un vilain psychopathe s'en prend à lui, la justice est impuissante, et on se prend à espérer un twist de dernière minute, de découvrir par exemple que Foyle n'est pas vraiment le coupable contre toute apparence.

Et la première moitié du dernier épisode donne hélas l'impression que tout va se conclure de façon assez convenue: Burton prépare une contre-attaque contre son tourmenteur mais garde suffisamment de moralité pour ne pas aller jusqu'au bout et se faire justice lui-même malgré la forte tentation. Quelques minutes plus tard, et avant que le personnage de l'avocate rivale de Burton ne vienne tout exposer au spectateur, j'ai cependant compris que je m'étais égarée et tout l'épisode, voire toute la série, a soudain pris une autre saveur. Sans en dévoiler davantage, je dirais que le titre prend tout son sens à ce moment et que le reste n'était presque qu'une distraction. Ce qui jusque-là n'était qu'un téléfilm à suspense bien interprété mais un peu plan-plan devient nettement plus tordu et diabolique.

La conclusion de la mini-série permet donc à celle-ci de se hisser au-dessus du petit thriller oubliable, mais tout de même, n'y avait-il pas moyen de rendre ce qui avait précédé un petit peu plus stimulant ou fallait-il que ce soit délibérément fade pour que la dernière partie, par comparaison, soit mémorable? Aucune idée, mais la dernière pirouette de l'artiste de l'évasion étant ce qui reste en tête, c'est le positif qui prédomine.