Lucy Trenton, lointaine parente du roi, est dotée d'un pouvoir particulier: elle peut sentir la magie autour d'elle, ce qui lui vaut bien des ennuis. Confrontée à un maître-chanteur, elle va devoir compter sur le capitaine Marten Thorpe. Ou pas.

Contrairement à ce que le résumé pourrait laisser croire, ce premier roman d'une série lancée par Diana Pharaoh Francis est plus original qu'il en a l'air. Déjà, on abandonne les univers médiévaux les plus courants pour un monde qui tient plus du XVIIIe/XIXe siècle, mais où les femmes seraient aussi indépendantes que les hommes. Une héroïne inspectrice des douanes, ce n'est pas ce qui se fait de plus courant en fantasy. Et cette ville portuaire au milieu d'une mer contenant une substance magique, le sylveth, qui métamorphose (de façon bien dégueu en général) tout ce qui entre à son contact, ne manque pas de charme.

De plus, les deux personnages principaux sont loin d'être parfaits, et s'ils sont soumis à un chantage, c'est suite à leurs propres erreurs et non parce qu'on menace simplement un membre de leur famille. Le roman est bouclé en 400 pages (bien que certains éléments restent en suspens), ce qui fait qu'on ne s'ennuie pas.

Malheureusement, il y a quelques défauts. Les Jutras, par exemple, tous qualifiés de sanguinaires. Que les habitants de Crosspointe voient de cet oeil les habitants d'un empire ambitieux qui ne cesse de s'étendre et les menace, soit, mais rien ne vient démentir leur préjugés par la suite, au contraire. Espérons que les prochains tomes atténueront cet aspect désagréable, parce que le coup du peuple universellement maléfique, j'ai du mal.

La fin est également très rapide et un peu trop facile pour être satisfaisante. Néanmoins, c'est un début prometteur pour une série qui n'a pas l'air très connue.