Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Baby
Natasha approche la quarantaine sans désirer d'enfant. Elle vit déjà assez mal le fait que ses amies proches se consacrent davantage à leurs bébés qu'aux soirées entre copines. Alors qu'elle a loué une maison en bord de mer, elle se retrouve sans le vouloir avec un bébé sur les bras. Un bébé dont elle n'arrive pas à se débarrasser et qui sème la désolation sur son passage.

Les enfants diaboliques font partie des figures emblématiques de l'horreur mais plutôt que de présenter un simple Antéchrist ici, Lucy Gaymer et Sian Robins-Grace envisagent le bébé comme révélateur et manifestation de toutes les craintes entourant la maternité: celle non voulue évidemment puisque Natasha se retrouve brusquement avec un enfant sans l'avoir souhaité, sans pouvoir le confier à quelqu'un... On aborde aussi le stress et la fatigue, le regard des autres qui jugent la capacité de s'occuper correctement de son rejeton... et bien sûr, la peur la plus courante, celle que votre bébé soit un monstre capable par la seule force de sa pensée de faire tomber les gens autour de lui comme des mouches.

Le postulat de départ est séduisant mais cette mini-série a deux handicaps. Le premier est qu'il s'agit d'une mini-série, justement, de huit épisodes certes courts (pas plus de 30 minutes chacun) mais qui raconte une histoire qui aurait très bien pu tenir en un film. Du coup, si l'on ne s'ennuie pas grâce à la brièveté déjà mentionnée des épisodes, certaines scènes réussies se retrouvent diluées parmi d'autres plus dispensables et l'on étale l'origine de la malédiction sur un épisode entier quand on aurait pu en dire autant en trois fois moins de temps. Ensuite, le personnage principal est imbuvable. Ce qui est voulu, on n'est pas dans le cas d'une protagoniste que les scénaristes voulaient rendre cool, amusante et pleine de personnalité mais qui en ressort juste odieuse comme cela arrive parfois, sa conduite est pointée du doigt par son entourage et on finit par lui ouvrir les yeux mais pendant les deux tiers de la mini-série, il est difficile de compatir à son sort et comme elle a l'air excédée et lassée de tout dès le début, il n'y a pas de gradation dans ses réactions, ni de rejet progressif de ses amies qui en ont déjà assez de ses manières dès la première scène. On explore son passé mais celui-ci n'est pas excessivement traumatisant et ne justifie pas une attitude extrême. Dans un autre genre, sa sœur Bobbi a des actions pénibles et peu rationnelles et les rapports baignent dans une agressivité constante qui fatigue, avant une évolution tellement rapide que l'apaisement n'a rien de naturel.

C'est dommage car The Baby n'est pas sans qualités. Si la mini-série n'est ni vraiment effrayante, ni vraiment drôle, elle parvient néanmoins à distiller un certain malaise et le décalage entre la bonne bouille du bébé et les dégâts qu'il cause sur son passage font leur effet bien qu'au bout d'un moment on tourne un peu en rond. Bien qu'on ne résiste pas à terminer l'histoire avec une pirouette commune à bien 90% des films à base de malédiction ou de créature maléfique, la solution un temps envisagée, la plus gentille mais qui aurait été décevante, est écartée. De plus, certaines scènes font mouche comme celle dans le "Royaume des Enfants", brève vision de l'Enfer pour parents à bout de nerfs dont la chute est féroce mais de tels moments sont trop rares car on ne pousse pas à fond les situations qui pourraient l'être.

Côté casting, Michelle de Swarte a la tâche de porter une bonne partie de la série sur les épaules, tâche compliquée par la profonde antipathie que provoque son personnage mais elle s'en tire malgré tout avec les honneurs. Elle est bien assistée, notamment par Amber Grappy dans le rôle de sa sœur Bobbi qui doit elle aussi faire le point sur ses envies d'élever un enfant et surtout Amira Ghazalla dans le rôle de la mystérieuse Mrs Eaves, la seule à avoir des clés sur les origines et la nature du bébé. Néanmoins, en dépit de la bonne tenue d'ensemble, la caractérisation générale des personnages n'aide pas vraiment à se soucier de leur sort et on les suit plus pour avoir des réponses qu'en croisant les doigts pour qu'elles survivent.

The Baby part donc avec une idée attirante et l'angoisse comme l'humour grinçant fonctionnent ponctuellement mais aurait gagné à être raconté dans un format plus resserré avec une héroïne moins dessinée à gros traits.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 1 Février 2023, 17:45bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".