Cormoran Strike est chargé de retrouver Owen Quine, écrivain disparu dix jours plus tôt après avoir envoyé le manuscrit de son nouveau roman, Bombyx Mori, à ses éditeurs et quelques proches, roman à clés peu flatteur à leur égard. Lorsque Strike retrouve le cadavre de Quine atrocement mutilé, comme le personnage principal de son œuvre, il ne fait aucun doute que le coupable est un des lecteurs du manuscrit.

Après une première adaptation languissante, la même équipe derrière The Cuckoo's Calling embraye directement sur sa suite, The Silkworm. L'idée de base est des plus sympathiques, avec un roman où se cacherait l'identité du coupable, mais évidemment il ne faut pas se précipiter sur la réponse la plus évidente. C'est l'occasion de croiser quelques têtes connues comme Tim McInnerny ou Peter Sullivan en suspect, tandis que Jeremy Swift joue le rôle de la victime et quand on voit comment il finit, on se dit qu'il aurait dû continuer de jouer les majordomes pour Maggie Smith ou Leslie Caron.

Comme je l'espérais, se contenter de deux épisodes était amplement suffisant: on effectue quelques coupes mais on s'y retrouve et le rythme est nettement plus soutenu, sans pour autant oublier ses deux personnages principaux en route.

Malgré une scène d'ouverture brutale et un cadavre peu ragoûtant, le double-épisode reste soft par rapport au livre qui réservait quelques passages bien glauques, mais ce n'est pas forcément un défaut. Néanmoins, comme dans l’œuvre de base, si le whodunit est bien ficelé à moins de repérer très tôt la réplique qui devrait mettre la puce à l'oreille, les personnages secondaires sont fort peu sympathiques, que ce soit les suspects qui ne sont pas des anges ou très faciles à vivre, ou le fiancé de Robin, qui n'a pas grand chose pour plaire.

Or, même si j'apprécie Cormoran et Robin, j'ai toujours trouvé que le point fort chez Rowling résidait moins dans ses personnages principaux que chez les autres, souvent plus complexes et qui offraient à l'occasion une belle évolution. Ils n'ont malheureusement pas leur place dans les romans signés Galbraith et cela se ressent dans l'attachement et l'intérêt qu'on leur porte, au-delà du mystère à résoudre.

On a donc droit à une adaptation honnête portée par de bons acteurs, mais rien ne se détache vraiment du lot. C'est avec plaisir que je verrais la prochaine adaptation, déjà assurée pour 2018, mais sans l'attendre impatiemment.