Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Sir Christopher Lee
Né le 27 mai 1922, Christopher Lee s'est éteint le 7 juin 2015. La nouvelle n'a été rendue publique que le jeudi suivant, et il m'a fallu quelques jours de plus pour commencer à écrire cet article.

Je ne vais pas revenir sur la vie et l’œuvre du monsieur, d'autres l'ont fait avant moi à commencer par le premier intéressé, mais j'éprouvais le besoin d'en parler ici. Je ne tiens pas de rubrique nécrologique et rien que ces douze derniers mois, on a dû déplorer un trop grand nombre de départs de personnes plus ou moins connues. Donc pourquoi écrire un article sur lui et pas un autre? On n'est tout simplement pas dans le domaine du rationnel dans ce genre de situation et chaque cas est personnel.

La mort de Christopher Lee n'est pas une tragédie. Il a eu une longue vie bien remplie et encore n'en connait-on qu'une partie. Sa mort n'aurait pas non plus dû être une surprise et pourtant il faisait tellement partie de mon paysage que j'ai mis un moment à réaliser. Ce n'était pas vraiment un de mes acteurs favoris dans le sens où il n'entrait sans doute pas dans mon top 5, que je ne suivais pas tous ses projets avec attention, que je ne me serais pas déplacée au cinéma rien que pour lui (en revanche, c'est une de mes voix d'acteurs favorites. Dans le top 5 sans problème). Mais il fait partie des acteurs dont je me rappelle dans quelles circonstances j'ai fait sa connaissance, une rencontre qui m'a marquée, et le croiser au détour d'un film a souvent été un élément notable dans ma vie.

Première rencontre: j'ai environ huit ans, je connaissais évidemment le personnage de Sherlock Holmes sans avoir lu un seul bouquin de Conan Doyle mais ma mère m'avait raconté l'histoire du Chien des Baskerville. Déjà, j'avais un goût prononcé pour les histoires de malédictions sur les landes anglaises, et peu de temps après, on a diffusé à la télé l'adaptation par la Hammer du livre, qu'on a regardé en famille (l'édition en livre de poche que j'ai a sur la couverture une photo de cette adaptation soit dit en passant). J'ai quelques souvenirs très marquants du film, que je n'ai jamais revu, au milieu du reste qui s'est perdu dans les limbes de ma mémoire:

- Le prologue avec Hugo Baskerville. Premier contact avec le style de la Hammer.

- La déception profonde à la fin devant le clébard du titre.

- La scène de l'araignée qui sort de la chaussure, sans doute gratuite, mais une araignée qui s'invite quand on ne s'y attend pas, ça fait toujours son effet.

- Peter Cushing et Christopher Lee, dont je ne connaissais pas les noms à l'époque. Je pourrais croiser dans la rue sans les reconnaître Watson, Mortimer ou Stappleton, mais les gueules de Cushing et Lee m'ont immédiatement marquée et je trouvais le second plutôt sexy (mes précédents amours d'enfance étaient Robin de la série Batman des années 60, Mitamoura l'entraîneur des 7 Fighters de Jeanne et Serge et Chris Waddle. Autant dire que Lee, même le temps d'un film, a interrompu une série de béguins qui devenait franchement embarrassante).

J'ai retrouvé Cushing peu de temps après dans La Guerre des Étoiles (Un Nouvel Espoir, quoi, sauf qu'à l'époque on appelait ce film La Guerre des Étoiles et pour moi ça restera le titre du film) où il jouait le Grand Moff Tarkin à l'odeur méphitique si reconnaissable aux narines sensibles de la princesse Leïa. Pour Lee, il a fallu attendre un autre rendez-vous notable, Gremlins 2, environ un an plus tard. Je ne sais pas si j'avais déjà vu Le Corsaire rouge où il apparait, ou si c'était ensuite, mais ce n'est de toute façon que bien des années après que j'ai réalisé qu'il y avait un rôle, donc ça ne compte pas. Gremlins 2 donc. J'avais tanné mes parents pour qu'on le regarde, et quand le générique du début défile, mon père s'exclame:

- Tiens, Christopher Lee!"

Je demande qui est Christopher Lee, (parce que je n'avais pas retenu son nom dans Baskerville) et mes parents de dire "Christopher Lee, c'est Dracula". Puis quand il est apparu "ah, Christopher Lee!". Je n'ai pas fait le lien avec l'interprète d'Henry Baskerville, car pour moi Henry Baskerville était un jeune homme, mais encore une fois j'ai été frappé par son physique. C'était un genre de physique que j'aimais, et que j'associais bien à un vampire (ce n'est que plus tard, en lisant Dracula que j'ai constaté que le personnage ne correspondait pas vraiment à Lee, ni à Lugosi, ni à la plupart de ses interprètes emblématiques, en fait. Mais avant même que je vois Lee dans le rôle, il avait collé dans ma tête une certaine image de Dracula et du vampire en général, grand, mince et brun, très élégant dans une grande cape noire doublée de rouge. Un de mes livres préférés à l'époque était Le dernier des vampires de Willis Hall, où Alucard - le seul vampire végétarien que je tolère - a cette allure-là.)

Il m'a fallu attendre des années pour découvrir comment le vilain savant joué par Lee dans ce film finissait. Cela semble comique avec le recul, mais alors que j'avais insisté pour voir le film, j'ai demandé à ma mère de l'arrêter après que Clamp réduise en lambeau le gremlin qui avait pris la place de sa secrétaire (une fois de retour en classe, j'ai fait croire à mes copines que j'avais vu le film jusqu'au bout parce qu'elles en parlaient avec excitation et de toute évidence, j'avais été la seule assez nunuche pour éteindre parce que j'avais peur). En revoyant le film à sa sortie en dvd, de telles craintes paraissent évidemment bien risibles. N'empêche, c'est le seul film de mon enfance qui m'a suffisamment angoissée pour que je n'aille pas au bout, donc un souvenir supplémentaire auquel Lee est associé.

J'ai eu une grande période Star Wars et je lisais un peu tout de près ou de loin à ce qui s'y rapportait. C'est ainsi que je me suis renseignée sur la carrière de Peter Cushing (de façon amusante, c'est à travers lui que j'ai entendu parler pour la première fois de Doctor Who - qu'apparemment Christopher Lee détestait, comme quoi personne n'est parfait), que j'ai découvert que je l'avais déjà vu ainsi que Lee dans le Chien des Baskerville et après tout s'enchaîne un peu en vrac: un livre sur le cinéma fantastique lu et relu à la bibliothèque municipale où il y avait des fiches sur des films de la Hammer où ils jouaient, 1941 film de Spielberg où il jouait un officier allemand, vu lorsque j'étais au collège... Etc.

Et puis Sleepy Hollow. Ce film avait été un énorme coup de cœur, et pendant des années, celui que je gratifiais du titre de "film préféré", devant ceux de la première trilogie Star Wars c'est dire. Christopher Lee n'y avait qu'un petit rôle mais je l'ai reconnu et je savais ce que sa présence signifiait (ainsi que dans une moindre mesure peut-être celle de Michael Gough) dans un film hommage à la Hammer, quand bien même je n'avais pas vu un film de la firme depuis Le Chiens des Baskerville. On ne va pas revenir en détail sur la suite, Saroumane, le comte Dooku, et le fait que j'ai tout de même fini par voir Le Cauchemar de Dracula (et constaté que Christopher Lee n'y apparaissait pas tant que ça et n'y était guère causant) sans parler des films où je l'ai croisé par hasard comme Capitaine sans peur où il avait un petit duel avec Gregory Peck...

Voilà, pour moi Christopher Lee, au-delà de tout ce qu'il était capable de faire, de son talent ou de la qualité variable des films où il apparaissait, c'est un des acteurs qui m'a marquée très jeune sans que je sache même qui il était, qui est étroitement lié à des souvenirs très vifs, ce qui lui donne une place très particulière à laquelle bien des acteurs pour lesquels j'ai pu m'enthousiasmer plus récemment et que je suis avec plus d'attention ne peuvent prétendre.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 13 Juin 2015, 21:10bouillonnant dans le chaudron "Acteurs".