Quinze ans ont passé depuis que Holmes et Watson ont affronté Moriarty et Nyarlatotep mais la lutte contre des forces maléfiques n'est jamais terminée. Quand le détective et son ami sont alertés de la présence d'un patient de Bedlam qui tient des propos particulièrement étranges évoquant le r'lyehien, les deux hommes se mettent de nouveau en chasse.

Sherlock Holmes et les Ombres de Shadwell, premier tome d'une trilogie pastichant le héros de Conan Doyle pour le confronter à des créatures lovecraftiennes, fait partie de ces e-books que j'ai acheté parce qu'ils étaient en promotion. Je l'ai lu sans déplaisir mais sans avoir envie de me lancer dans la suite à plein tarif et sans en garder un souvenir vivace. Si presque quatre ans plus tard le deuxième volume n'avait pas également fait partie d'une opération spéciale pour l'obtenir à moindre prix, j'en serais probablement restée là. Pourtant, Sherlock Holmes et les Monstruosités du Miskatonic n'est pas un roman ou une suite au rabais.

On retrouve la narration de Watson (sauf en deuxième partie où comme dans Une Étude en rouge on nous rapporte le récit d'un autre personnage éclairant le passé) qui revient sur les enquêtes de Holmes pour leur donner un parfum plus surnaturel que celui que l'on a connu (notamment Le Signe des Quatre et sans grande surprise, Le Chien des Barkerville) et y intègre la mythologie créée par H.P. Lovecraft. On retrouve aussi quelques personnages connus mais sous une autre forme, en particulier Wiggins et les Irréguliers de Baker Street, beaucoup plus inquiétants que les braves gamins des rues employés occasionnellement par Sherlock Holmes. Le livre est court et l'enquête assez simple mais bien rythmée. Il est dommage que ce cher John Watson, sans être carrément boulet, se montre peu vif, parfois frôle la catastrophe, parfois met du temps à percuter certaines révélations, non seulement après Holmes (normal me direz-vous) mais également après moi (pas normal, croyez-moi). De plus, la fin expéditive repose un peu trop sur quelque chose de similaire à celle du précédent avec Holmes faisant bien comprendre à son adversaire que quoi qu'il ait pu accomplir d'extraordinairement terrifiant et maléfique, il reste un raté.

Comme le premier opus, Sherlock Holmes et les Monstruosités du Miskatonic est une lecture amusante, un pastiche et un crossover bien ficelé mais trop léger pour laisser une impression durable.