Will Rabjohns, photographe spécialisé dans les clichés d'animaux en voie d'extinction, sombre dans le coma après une mauvaises rencontre avec une ourse. C'est l'occasion pour lui de replonger dans des souvenirs d'enfance traumatisants liés à une rencontre avec un couple étrange.

On ne sait jamais vraiment où Clive Barker compte nous emmener quand on ouvre un de ses livres. Et pourtant, au bout de quelques-uns d'entre eux, ce n'est pas faute de commencer à repérer des éléments récurrents. C'est le cas avec Sacrements, où l'on retrouve toujours des personnages en apparence humaines mais qui sont bien plus, ou bien moins que cela, et toujours éminemment sexuels, où l'horreur et le merveilleux vont main dans la main, avec des personnages qui acceptent souvent très facilement de basculer dans un univers fantasmagorique.

On suit Will dans une quête initiatique pour retrouver qui il est, sur la piste du mystérieux et dangereux couple formé par Rosa McGee et Jabob Steep, qui peuvent lui donner les réponses qu'il recherche. Or il apparait au fur et à mesure qu'eux-même ont perdu une part de leur identité. Le périple passera du grand nord américain aux îles écossaises en passant par des clubs gays où une épidémie dont on ne prononce pas le nom pèse sur certains compagnons du héros, ou encore un village perdu du Yorkshire.

Si l'on a l'impression au départ de naviguer à vue, comme d'habitude tout prend sens dans la conclusion, ce qui est à la fois une force et une faiblesse chez Barker: difficile de voir à l'avance ce qu'il réserve au lecteur, mais on peut trouver des longueurs quand on ne comprend pas la finalité de ce qu'on est en train de lire. Néanmoins, Sacrements n'est pas le moins abordable des romans de l'auteur, plus facile d'accès par exemple qu'un Galilée, et présente toujours cette ambiance bien particulière à Barker.